Père José, parlez-nous de la Transfiguration !
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La Transfiguration du Seigneur célèbre le jour où, sur le mont Thabor, le Christ Jésus, devant ses Apôtres Pierre, Jacques et Jean, manifesta sa gloire de Fils bien-aimé du Père, en présence de Moïse et d’Élie apportant le témoignage de la Loi et des Prophètes. Cette fête est célébrée quarante jours avant la Croix glorieuse pour « préparer le cœur de ses disciples à surmonter le scandale de la Croix ».
Cet évangile de Matthieu (17, 1-9) nous rappelle également que comme Jésus, le chrétien est destiné à être transfiguré. Cette illumination de tout son être par l’Esprit, même si elle sera consommée dans l’au-delà, commence néanmoins dès maintenant.
La mémoire de Jésus transfiguré en gloire prend place deux fois dans la liturgie : le 6 août, 40 jours avant la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix (14 septembre) ; et le second dimanche de Carême, au cœur de la montée du Christ vers sa Passion à Jérusalem. Cette fête était déjà célébrée au 5ème siècle dans les Églises d’Orient sous le nom grec de « Métamorphose » du Christ. Les trois Évangiles de Matthieu (ch. 17), de Marc (ch. 9) et de Luc (ch. 9) témoignent de cette glorification de Jésus comme annonce et prélude de sa Pâque.
Comme le Baptême de Jésus par saint Jean le précurseur dans les eaux du Jourdain, cette manifestation de la gloire du Christ est une anticipation, une « théophanie », c’est-à-dire une révélation de Dieu. Sur une haute montagne en Galilée, de l’intérieur de la Nuée de lumière, symbole de l’action de l’Esprit Créateur, s’élève la voix du Père : » Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le« .
Ils sont six présents à cet événement : le Seigneur Jésus, Moïse et Élie représentant la Loi et les prophètes de la première Alliance, et enfin, les trois apôtres Pierre, Jacques et Jean. Aussitôt la première annonce de sa Passion, Jésus « fait entrevoir » aux disciples éblouis, sa vie et sa puissance de Fils de Dieu. Il veut les fortifier, par avance, pour affronter le scandale de sa mort en croix.
Cette assurance d’une autre Vie plus forte que toute mort, le Christ nous la redonne tous les jours. Au bout du « tunnel », si long soit-il scintille déjà l’étoile du Christ à jamais le Vivant. Sa Résurrection a ouvert en toute mort une brèche qui jamais ne se refermera. Transfigurés, nous le sommes déjà par le désir et l’espérance, dans l’attente du dévoilement de la Bienheureuse Trinité. St. Irénée, de Smyrne et de Lyon, disait : » La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu« .
« J’aimerais tirer deux éléments significatifs de cet épisode de la Transfiguration, disait le pape François, et en faire la synthèse en deux mots : la montée et la descente. Nous avons besoin d’un endroit écarté, de gravir la montagne en un espace de silence, pour nous retrouver nous-mêmes et mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Or nous ne pouvons pas y demeurer. La rencontre de Dieu dans la prière nous pousse encore à descendre de la montagne, à regagner la partie basse, la plaine, où nous retrouvons tant de frères affligés par la fatigue, les maladies, les injustices, les ignorances, la pauvreté matérielle et spirituelle. C’est à nos frères qui traversent des épreuves que nous sommes appelés à porter les fruits de notre expérience avec Dieu pour partager avec eux la grâce reçue”.
Ce récit de la transfiguration nous invite donc à l’espérance et à la persévérance. Oui, Dieu tarde à manifester sa gloire comme nous le souhaiterions, mais sa miséricorde est bien là… et au terme de cette vie nous partagerons cette gloire.
Père José+