Le sacrifice des cinq Pères et Frères Oblats à la Brosse- Monceaux !
Mercredi 24 juillet, en l’absence de notre évêque, Mgr Jean-Yves Nahmias, le Père José, en tant que Vicaire épiscopal pour le Sud Seine et Marne, a présidé, en lieu et place, en l’église de la Brosse-Monceaux, près de Montereau, la messe pour la commémoration du 80ème anniversaire du sacrifice des cinq Pères set Frères Oblats Marie Immaculée.
Le 24 juillet 1944, La Brosse-Montceaux fut le théâtre tragique du massacre de cinq religieux de la communauté des Oblats de Marie Immaculée. Son château abritait alors le scolasticat des OMI, soit une centaine de personnes, religieux et étudiants futurs missionnaires. Depuis 1942, une partie des religieux instructeurs avaient pris part aux opérations de résistance locale, participant entre autres au parachutage d’armes, les cachant avant de les acheminer vers Paris qui allait bientôt être libéré.
C’est un événement qui n’est pas dans tous les livres d’histoire. Pourtant, son importance pour l’issue de la Seconde Guerre mondiale est loin d’être négligeable. Pour tout comprendre, il faut revenir 79 ans en arrière, et plus précisément, le 24 juillet 1944. Ce jour-là, la Gestapo de Melun, bien informée, investit le château de La Brosse-Montceaux, situé à quelques kilomètres de Montereau-Fault-Yonne, au petit matin.
Des religieux du scolasticat, engagés dans la résistance depuis 1942 et qui participaient notamment aux opérations de parachutage d’armes et d’assistance aux opprimés dans le secteur, vont alors être torturés par les Allemands.
C’est un changement progressif de mentalité qui a conduit certains Oblats à s’engager contre le régime nazi, lorsqu’ils ont commencé à héberger des militaires, aviateurs ou hommes recherchés par la gestapo, la prise de conscience du caractère déshumanisant et foncièrement antichrétien de ce régime. Les Oblats de la Brosse s’engagent sur la voie de la Résistance.Le père Tassel, qui gère la communauté de la Brosse-Montceaux, soit 80 hommes, va prendre contact avec des habitants comme Marcel Sèverin, qui possède une ferme proche. Ce dernier va participer à l’accueil d’officiers anglais venus repérer d’éventuels lieux d’atterrissage et de parachutage discrets.
Muets face à cette barbarie, ils ne révéleront jamais la cache des armes qui seront notamment utilisées lors de la libération de Paris et de la région dans son ensemble un mois plus tard. Un acte héroïque qui coûtera la vie à cinq pères et frères Oblats Marie Immaculée, qui furent abattus le jour même dans le parc du château. Les corps de Christian Gilbert (32 ans), Albert Piat (35 ans), Lucien Perrier (26 ans), Jean Cuny (26 ans) et Joachim Nio, 46 ans, seront ensuite jetés dans un puits sous les yeux des 85 religieux de la Communauté qui seront eux-mêmes déportés à Compiègne (Oise) après cet événement.
Ils étaient des religieux qui avaient foi dans les hommes et les femmes de ce pays et qui, par leur sacrifice comme beaucoup d’autres, nous ont permis jusqu’à ce jour de connaître la paix, ce que beaucoup de pays nous envie. Renouvelons notre profonde reconnaissance à ces cinq pères et frères Oblats et ne les oublions jamais, car détourner notre regard de ce massacre comme de tous ceux qui endeuillent le monde actuellement est une plaie vive qui endeuille l’humanité.
La Rédaction.