Saint Louis et la Mongolie

Cathédrale saint Pierre et saint Paul – Oulan bator
Saint Louis et la Mongolie !
À la fin de l’Angélus de dimanche dernier, le pape François déclarait qu’il se rendrait à la rencontre du « peuple noble, sage » de Mongolie, du 31 août au 4 septembre, pour un voyage « tant attendu ». Ce déplacement, le 43e de son pontificat, et le premier d’un pape dans ce pays, lui permettra aussi de visiter la communauté catholique mongole, « une Église petite en quantité, mais vive dans la foi et grande dans la charité ».
Au moment où le Saint Père effectue cette visite pastorale, notre communauté paroissiale de Fontainebleau célèbre ce dimanche 3 septembre, saint Louis, son saint patron, celui qui rêvait évangéliser la Mongolie.
C’est un versant peu connu de l’histoire de France : au milieu du XIIIe siècle, saint Louis a tenté de nouer une alliance avec les Mongols, comptant sur leur conversion au christianisme. Une entreprise menée par l’envoyé du roi, un franciscain, Guillaume de Rubrouck, qui la raconte dans son méconnu Voyage dans l’empire mongol.
En serviteur zélé du saint roi, Guillaume de Rubrouck fait preuve, dans son rapport sur la situation religieuse de l’empire mongol, d’une honnêteté sans illusion. Il raconte avec déception ses contacts houleux avec les nestoriens – chrétiens appartenant à un groupe considéré comme hérétique par l’Église qui se sont installés dans toute cette partie de l’Asie depuis le VIIe-VIIIe siècle. Lorsqu’il rencontre Sartak, le chef de guerre qui se prétend baptisé, il est encore amer : « Je ne saurais dire, réellement, s’il est chrétien ou non », affirme-t-il, avant de donner son avis personnel : « il me semble qu’il se moque des chrétiens et les méprise
L’alliance franco-mongole ne se fera jamais. Et ce malgré l’insistance des Mongols, qui, des années plus tard, combattront avec des chrétiens en Terre Sainte contre les sultans d’Égypte. Ils finissent par être défaits à Aïn Djalout en 1260, premier coup d’arrêt historique pour les Mongols, mais aussi chant du cygne pour les Royaumes latins d’Orient.
Père José