Qu’attendons-nous à l’Avent ?

Qu’attendons-nous à l’Avent ?

Chrétiens qu’attendons-nous, qu’espérons-nous  durant ce temps de l’Avent ? S’agit-il uniquement d’attendre le retour annuel de ces jours où nous pouvons nous attendrir  devant l’enfant de la crèche ? L’attente chrétienne est beaucoup plus large : elle est prophétique parce qu’elle est portée par le souffle de l’Esprit. Elle s’exprime au nom des petits, des veuves, des orphelins, de tous ceux qui  dans l’histoire ont souffert de l’injustice, de la violence, de la faim… C’est l’attente de l’humanité depuis ses commencements, c’est l’attente d’Abraham, de Moïse, d’Isaïe et des prophètes, c’est l’attente de Marie de Nazareth, c’est l’attente de ce jour où Dieu fera  toutes choses nouvelles.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Par la naissance, la mort et la résurrection du Christ, cette création nouvelle a commencé. Nous sommes appelés à y participer en nous ouvrant au souffle de l’Esprit. En Eglise, nous attendons  le jour  où la lumière de la Résurrection transfigurera toutes choses. Ne soyons donc pas passifs, soyons des veilleurs vigilants, attentifs et actifs.

Soyons  des Veilleurs !

En ce temps de l’Avent liturgique privilégié qu’est l’Avent, mettons-nous à l’écoute de grands auteurs spirituels et revitalisons l’attention qui nous permet de reconnaître la présence de Dieu dans nos vies.

Le temps de l’Avent est placé sous le signe de la vigilance, de l’attente. Peut-être percevons-nous le caractère fondamental de cette attitude spirituelle tout en nous sentant démunis au niveau de sa mise en œuvre concrète. Car nous le savons bien : l’attente, alors même que l’étymologie indique une « tension vers » et donc une attention, peut se perdre dans le vague ou s’enliser dans la passivité.

D’où l’importance de la revivifier pendant ce temps liturgique privilégié en nous mettant à l’écoute d’auteurs spirituels comme saint Blaise qui nous exhorte ainsi : «  Sois attentif à toi-même pour être attentif à Dieu » – une version chrétienne du « connais-toi toi-même ». Et de fait, nous connaître  nous-mêmes – une démarche qui relève de la prise en compte de l’incarnation – peut nous  éviter de tomber dans les pièges de l’imaginaire, de nos désirs de toute-puissance ou de consolation, en bref de suivre les « faux messies » susceptibles de nous égarer.

Or s’il existe des moyens humains comme la psychologie ou diverses écoles de développement personnel pour accéder à une meilleure connaissance de soi, la Bible et la tradition nous fournissent des outils spirituels que nous aurions tort de négliger. Impossible de les énumérer ici en leur totalité. Retenons simplement celui de la relecture de vie pratiquée quotidiennement à la lumière de l’Ecriture et sous la conduite de l’Esprit. La visée étant de nous aider à repérer nos liens (la peur, a colère, la vanité, la convoitise, la tristesse…) pour nous en libérer. Car reconnaître la présence de Dieu et son action en nos vies pour y collaborer suppose de sortir d’une certaine confusion intérieure, qui brouille notre rapport à la réalité et nous conduit parfois à appeler « le mal « bien » et le bien « mal » » (Is 5, 20).

Cela étant, il s’agit bien sûr d’aller plus loin que ce simple constat et de nous engager dans une démarche de conversion ou de purification du cœur qui nous acclimate progressivement à la vision de Dieu (Mt 5, 8). Plus  libres, nous serons plus attentifs à celui qui vient, à celui qui est déjà là. Ce qui suppose une prière fervente, car il n’y a pas de prière sans attention.                           Père José+