Père José, c’est quoi Holy Games ?
Holy Games est un projet porté par la Conférence des Évêques de France. Aussi loin que remontent les Jeux, l’Eglise s’est toujours penchée sur le phénomène sportif, sans doute nourrie par l’invitation de St Paul : « Glorifiez Dieu par votre corps » (1 Co 6,20) !
C’est surtout au XIXème siècle que l’Eglise a accompagné et soutenu le développement du sport en France à travers les patronages, ancêtres des clubs, dont certains sont devenus professionnels en football ou basket notamment (AJ Auxerre, stade brestois ou encore le Montpellier Hérault SC). Pas un village ou une paroisse sans son « patro » : l’occasion d’éduquer la jeunesse par le sport et d’insuffler les valeurs chrétiennes à travers l’escrime, la gymnastique, le football…
Dès le début du XXème siècle les papes ont saisi l’enjeu pastoral puis missionnaire du monde du sport. Pie X avait organisé en 1905 au Vatican des épreuves sportives rassemblant des personnes handicapées, prémices des futurs jeux paralympiques.
Pie XI, l’alpiniste nous a laissé de nombreux écrits sur les bienfaits des sports de montagne,
puis Pie XII le passionné de cyclisme, s’est tour à tour interrogé sur le rôle social du sport allant jusqu’à lancer : « comment l’Eglise pourrait-elle se désintéresser du sport ? » (1945).
Et c’est bien Jean-Paul II, baptisé « le sportif de Dieu » par le Cardinal Marty à son arrivée au parc des Princes à Paris en 1980, qui institua la création en 2004 d’une section « Eglise et sport » au Vatican, lui pour qui « le sport est un don Dieu » ou encore « la joie de la vie ». Pratiquant lui-même la natation, le ski, le canoë, St Jean-Paul II a laissé de nombreuses homélies à l’intention du monde du sport, car pour lui « le sport est un signe des temps ».
Dénoncés pour leur caractère « idolâtre » par Tertulien (204), les jeux antiques ont été rénovés à la fin du XIXème sous l’impulsion de deux chrétiens : Pierre de Coubertin et le Père Dominicain Henri Didon, supérieur d’un Collège et Arcueil et initiateur de la devise devenue olympique « plus vite, plus haut, plus fort »… vers le très haut ! A l’occasion des premiers jeux modernes, à Athènes, Pierre de Coubertin avait demandé une messe d’ouverture à son ami le Père Didon : c’est ensuite une habitude qui a perduré puisqu’en 1924 aux derniers jeux de Paris, une célébration eu lieu dans la cathédrale Notre Dame de Paris.
C’est dans cet élan que l’Eglise de France s’est lancée à travers HOLY GAMES, dans un programme d’accompagnement du monde du sport et l’univers olympique en particulier, en présence de nombreux représentants des institutions catholiques et sportives françaises.
La mobilisation de l’Église catholique lors de ces JO s’articulera autour de deux points :
- célébrer avec enthousiasme, à travers le sport, l’éminente dignité de la personne humaine et l’appel à la fraternité entre les peuples.
- favoriser l’accès des plus vulnérables à ces JO, en particulier des personnes en situation de grande précarité, pour ne laisser personne au bord du chemin, afin d’honorer la devise olympique : « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble ».
HOLY c’est la sainteté, GAMES c’est le jeu. Holy Games est un appel à la sainteté par le sport. C’est le rappel que le sport est un jeu au service de la personne, de sa dignité et du bien commun. C’est donc l’espérance que l’Eglise porte de jeux saints, missionnaires et solidaires !
L’un des aumôniers catholiques présents sur le pôle spirituel des Holys Games, est le Père Jason NIOKA qui a été ordonné prêtre par Mgr Jean-Yves Nahmias, notre évêque, le 23 juin dernier en même temps qu’Albert ZOGO.