Ma Semaine Sainte à Cadix

Cadix est une cité très ancienne sur l’Océan Atlantique, au grand sud ouest de l’Espagne. De tradition séculaire, il s’y déroule des processions quotidiennes qui durent de 4 à 10 heures dans l’ancienne ville fortifiée, du samedi avant les Rameaux jusqu’au dimanche de Pâques.

Une soixantaine de chars monumentaux hauts de 5 mètres portent d’une part des personnages de la Passion et d’autre part la Vierge ; les chars sont lourdement chargés d’orfèvreries et ornés de profusions de cierges et de fleurs naturelles ; ils sont portés à dos d’hommes serrés en 12 à 16 rangs de 5 porteurs cachés sous de lourdes tentures laissant seulement voir leurs pieds.

Les processions sont constituées de très longues files de pénitents encapuchonnés de hauts cônes pointus de la couleur de la confrérie attachée à l’église de leur quartier, sur de grands capes blanches ou noires, de servants et servantes de chœur en beaux surplis, parfois de femmes costumées de noir en mantilles, d’acolytes portant des chasubles chamarrées, puis du char et de très grandes fanfares de cuivres et de tambours.

Les chars sont portés en lente cadence rythmée par des meneurs qui frappent le sol avec des perches ferrées, en faisant osciller les chars de droite à gauche et quelque fois d’avant en arrière, de telle sorte que le char semble voguer de manière surnaturelle, au-dessus des têtes de la foule.

Le premier char portant le Christ est suivi par le char portant la Vierge en majesté et couronnée portant sur son visage et ses mains tendues les marques de son affliction, vêtue de robe et grande cape à traîne somptueusement brodées.

Une foule immense attend pendant des heures leur passage dans toutes les rues souvent étroites et les places dans une ambiance chaleureuse et familiale.

J’ai été touchée, émue, emportée par cette vénération partagée par toute la population de la ville et qui mobilise tant de personnes.

Merci Seigneur, de m’avoir fait connaître la famille amie si généreuse qui m’a conviée à vivre cette expérience mystique de Foi populaire.

Charlotte Dintilhac