Les Noces de Cana
Merveilleux évangile des noces de Cana, bien connu de nous tous. Troisième volet, après l’adoration des mages et le baptême reçu de Jean, de ce triptyque de la Manifestation de Jésus et de sa mission universelle de salut.
Premier des « signes » rapportés par Saint Jean : il évoque et anticipe l’Heure des noces de sang et de gloire de sa Pâque, et du Festin éternel dans la Gloire.
En accueillant cet évangile de ce deuxième dimanche du temps ordinaire, dans ces temps si particuliers que nous vivons, nous sommes donc appelés à l’espérance. Comme le bon vin arrive en fin de repas à Cana, nous entendons que le meilleur est à venir et que la joie nous est promise ( Jn 2, 2-11). Nous ne devons pas nous laisser abattre ni décourager par la situation du moment, par les contraintes et les incertitudes que nous traversons. Car il y a un chemin qui nous ouvre à la joie véritable, et pas uniquement celle provoquée par le vin consommé ! Trois étapes nous conduisent vers cette joie :
Les serviteurs vont tout d’abord faire confiance à Marie et à son invitation : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5). Ils l’écoutent car la servante du Seigneur ne peut pas ne pas être écoutée par eux. Elle est comme eux, non pas au-dessus d’eux. Elle est l’une des leurs, l’humble servante parmi les serviteurs de Dieu. Sa parole peut alors être reçue et entendue car, selon cette belle prière de saint Bernard au sujet de Marie : « En la suivant, on ne dévie pas. En la priant, on ne désespère pas. En pensant à elle, on ne se trompe pas. Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas. Si elle te protège, tu ne craindras pas. Si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but. » Nous aussi prenons à cœur les paroles et les attitudes de Marie. Elles nous conduiront à la joie sereine et paisible.
Les serviteurs obéissent ensuite à Jésus. Il leur dit de remplir les jarres et c’est ce qu’ils font. Il leur dit de puiser, et ils puisent. Ce ne sont pas des choses extraordinaires que Jésus leur demande. Non, de simples choses, ce qu’ils faisaient d’ordinaire pour le service des repas.
Enfin les serviteurs vont apporter le vin au maître du repas pour que les invités puissent le recevoir. Ils sont les serviteurs de la joie pour tous les convives. Rappelez-vous les paroles de Jésus : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » ( Jn 15, 15). Les serviteurs sont en effet les amis de Dieu puisqu’ils participent à son œuvre de salut en Jésus Christ.
Aujourd’hui encore, dans le contexte qui est le nôtre, il y a une joie possible à recevoir pour en vivre chaque jour. Il s’agit de nous laisser inspirer par toute la vie de la Vierge Marie, d’entrer dans une obéissance confiante en la Parole de Jésus et de choisir le service du frère dans le don de nous-mêmes. Ce sera alors l’assurance d’une vie, tel le bon vin aux noces de Cana, plus riche, plus savoureuse, développant tous ses arômes. Oui, le meilleur est à venir. Soyons, en cette année jubilaire, les Pèlerins de l’espérance chrétienne.
Père José+