L’Avent commence aujourd’hui. Comme chaque année, l’Église nous invite à entrer dans un temps d’attente, non pas une attente passive, mais une vigilance habitée par la promesse. Les lectures de ce dimanche tracent un chemin clair : l’espérance chrétienne n’est ni une fuite ni une naïveté, mais engagement à construire la paix de Dieu dès maintenant.
Dans la première lecture, Isaïe contemple un monde étonnamment actuel : les nations montent ensemble vers la montagne du Seigneur, non pour y chercher des privilèges, mais pour recevoir de Dieu la paix qui transforme les armes en outils de vie. En un temps marqué par tant de tensions et d’incertitudes, cette vision n’est pas un rêve lointain : elle est l’annonce d’un Dieu qui rassemble, qui répare, qui ouvre un avenir. Le psaume reprend ce mouvement : « Dans la joie, nous irons à la maison du Seigneur ! » L’Avent est cette marche intérieure où chacun se remet en route. Une route de joie, non parce que tout va bien, mais parce que le Seigneur vient. Saint Paul, dans sa lettre aux Romains, nous appelle à sortir de notre sommeil spirituel. « L’heure est venue de vous réveiller ! » écrit-il. Il ne s’agit pas de peur, mais d’un sursaut : enlever ce qui alourdit nos vies, revêtir « le Seigneur Jésus Christ » et laisser sa lumière guider nos choix. Enfin, l’Évangile selon saint Matthieu nous rappelle la dimension essentielle de l’Avent : veiller. Veiller, ce n’est pas angoisser ni scruter le ciel ; veiller, c’est vivre chaque jour comme un don, accueillir aujourd’hui ce que Dieu veut déposer dans notre vie, être attentifs aux signes de sa présence dans les plus petits gestes d’amour, de pardon, de service.
En ce premier dimanche de l’Avent, demandons la grâce d’une vigilance joyeuse : une vigilance qui ouvre nos yeux aux besoins de nos frères ; une vigilance qui transforme nos habitudes en occasions de charité ; une vigilance qui prépare nos cœurs à accueillir Celui qui vient. Que ce temps de l’Avent fasse grandir en nous la paix, la lumière et la joie du Christ.
Père José