« Seigneur, sauve-moi » !

Évangile de la tempête apaisée par Jésus est le passage que nous méditons en ce dimanche. Ce récit montre comment Jésus enseigne et éduque ses disciples. Jésus leur montre par avance tout le chemin qu’ils devront parcourir et aussi comment ils devront le parcourir.

Tout d’abord, il est précisé que cet épisode de la tempête apaisée suit immédiatement celui de la multiplication des pains. A juste titre. Pour pouvoir traverser les tempêtes, les épreuves, nous avons besoin d’être fortifiés. Et cette force, c’est l’eucharistie qui nous la donne. Bien souvent, nous pouvons nous rendre à la messe avec un cœur agité par des doutes, des souffrances. Mais nous en ressortons avec cette certitude que Dieu est avec nous, qu’il nous accompagne au quotidien et que nous n’avons rien à craindre. Il est notre Bon Pasteur.

Pour la mentalité de l’époque, la mer était un endroit où habitaient les forces du mal, le royaume de la mort, menaçant pour l’homme. En « marchant sur l’eau » (cf. Mt 14,25), Jésus nous indique que par sa mort et par sa résurrection il triomphe des pouvoirs du mal et de la mort qui nous menacent et cherchent à nous détruire. Notre existence, n’est-elle pas comme une barque fragile qui traverse la mer de la vie, secouée par les vagues, et qui espère arriver à un but qui aura un sens?
Pierre croyait avoir une foi claire et un courage consistant, pourtant il «commençait à enfoncer» (Mt 14,30), Pierre avait assuré Jésus qu’il le suivrait jusqu’à la mort, mais sa faiblesse lui fait peur et dans les récits de la passion, il renie le Maître. Pourquoi est-ce que Pierre s’enfonce dès qu’il commence à marcher sur l’eau? Parce qu’au lieu de poser son regard sur Jésus il regarda la mer et cela lui fit perdre courage, à partir de cet instant, sa confiance dans le Seigneur s’affaiblit et ses pieds ne lui répondent plus du tout. Mais Jésus «étendit la main, le saisit» (Mt 14,31) et le sauva.
Depuis la résurrection, le Seigneur ne permet pas que son disciple s’enfonce dans les remords et le désespoir, et Il lui redonne confiance par son généreux pardon. Sur qui est-ce que je fixe mon regard dans le combat de ma vie? Quand le poids de mes péchés et de mes fautes m’entraîne et m’enfonce, est-ce que j’accepte que Jésus étende sa main et me sauve?

Nous sommes appelés à faire la même expérience que Pierre. Jésus lui dit « Viens » (Mt 14,29). Et Pierre marche sur les eaux, puis il commence à douter.  Pierre s’écrit finalement : « Seigneur, sauve-moi » (Mt 14,30). Jésus étend la main et le saisit. Ce cri de Pierre peut être le nôtre aujourd’hui : «  Seigneur, sauve-moi ». Nous verrons alors Jésus nous tendre la main et nous sauver. Que notre foi ne vacille pas.

Père José