« Seigneur à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle » !

Après les paroles de Jésus sur le pain de vie, le récit se conclut par la réaction, non de la foule, mais des disciples eux-mêmes. Et celle-ci à de quoi nous surprendre.

Voulez-vous partir, vous aussi ? Après avoir posé cette question aux douze, c’est à nous que Jésus pose la question aujourd’hui, question qui place chacun en vérité devant le Seigneur et qui nous oblige à lui redire notre attachement et notre amour. Mais pour renouveler ainsi l’expression de notre foi, nous avons besoin de l’Esprit Saint.

 « Si vous  ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et  si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous ».  Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Pourtant ils sont nombreux à suivre le Seigneur et à être touchés par sa Parole et par ses actes de guérison nombreux. Au-delà de tout cela, Jésus veut nous amener à contempler la vérité de la vie et de notre foi, car « C’est l’Esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. »

 Ainsi, le récit de Jean ne pointe pas l’incompréhension de la foule du bord du Lac, ni les doutes des juifs pieux de Capharnaüm. L’évangéliste souligne davantage les protestations et l’indignation des disciples. La parole de Jésus est rude non du fait qu’elle serait difficile à comprendre mais parce qu’elle vient en contradiction avec leur schéma de pensée. Jésus après avoir multiplié les pains se présentait comme celui qui est descendu du ciel. Or celui-là même qui s’affirme comme ce Fils de l’homme, l’envoyé céleste de Dieu, ne présente pas l’avènement du Seigneur tel un Jugement apocalyptique, mais comme une démarche de foi en sa chair et son sang livrés… tout ce qu’il y a de faillible dans l’homme. Rien de glorieux. Les disciples ont bien compris que Jésus parlait de sa mort mais n’en ont pas saisi la portée salvatrice.

 Personne ne peut venir à moi, si cela ne lui est pas donné par le Père. » Mon intelligence souhaiterait pouvoir percevoir par elle-même la grandeur de la vérité de l’amour de Dieu pour moi-même et pour le monde. Or je ne peux rien percevoir par moi-même, « la chair n’est capable de rien » si je n’accueille pas en moi l’Esprit qui me conduit vers le Père à la suite du Christ.

 « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Il nous arrive parfois de nous  décourager, de penser que nous n’y arriverons  jamais, que le but est sans doute trop grand et trop difficile pour nous. Est-ce que dans ces moments de découragement nous nous  replions  sur moi-même, ou est-ce qu’au contraire, comme saint Pierre sur les flots, nous osons  crier vers le Christ : « Seigneur, sauve-moi ! » ?

Père José