Au milieu du lac de Tibériade la tempête fait rage, c’est la panique à bord, et il paraît qu’il y a de quoi ! Lorsque les vents se déchaînent dans la cuvette du lac, ceux qui viennent de la Méditerranée rencontrent ceux qui arrivent du désert de Syrie. Tourbillons impressionnants avec des vagues qui peuvent atteindre sept mètres de haut. Alors les petites embarcations de pêcheurs sont ballotées comme des coquilles de noix ! Pendant ce temps-là, à la place du timonier où il devrait diriger la manœuvre, Jésus dort. Et sur un coussin en plus ! Difficile à comprendre…
Souvent notre actualité ressemble à cette tempête sur le lac de Tibériade : c’est parfois chez nous, dans nos entreprises, dans nos familles, que l’histoire se déchaîne, que nous perdons pied avec l’envie de crier à Dieu endormi au fond de notre barque : « Nous sommes perdus, et ça ne te fait rien ? » Et il nous répondra, après avoir chassé les démons qui nous tracassent : « Pourquoi avez-vous si peur ? ». Et nous nous demanderons, comme les disciples, qui il est celui-là pour que même le vent et la mer lui obéissent ? Qui est-il donc, ce compagnon qui s’est embarqué avec nous et qui a lié son sort à celui des passagers du bateau ?
Dans ce récit, tout finit bien : les disciples ne meurent pas, Jésus les sauve. Mais ils vont mourir un jour. Pour eux, comme pour nous, tout ne va pas bien finir. Le but du récit de Marc n’est pas de dire aux disciples qu’ils survivront pour toujours s’ils font appel à Jésus, mais de leur rappeler que même dans le danger, même dans la souffrance incompréhensible, même dans la mort, ils ne sont pas abandonnés. Ils sont dans un monde animé par la Parole de Dieu, et ils sont entourés par sa force mystérieuse. Tournons-nous vers lui et offrons-lui les tempêtes de nos vies. Il ne résoudra pas tout. Mais il nous aidera à retrouver la paix intérieure, il nous ouvrira un chemin possible.
« Je voudrais rendre grâce pour le sommeil du Christ au milieu de nous », disait un confrère prêtre qui venait de fêter ses 50 ans de sacerdoce. « Rendre grâce pour le sommeil du Christ au milieu de nous parce que ça veut dire qu’il nous provoque à la responsabilité et à la liberté ». Lorsque nous sommes submergés, Jésus nous convie à refaire le pari de la confiance. Il y a 36 raisons d’avoir peur… pas une seule n’est bonne !
Père José