Jésus révèle à ses disciples sa destinée tragique et glorieuse : il va être arrêté et va mourir avant de ressusciter. Pourtant, ses plus proches se préoccupent davantage de leur place aux côtés de leur Maître. Qui est le premier ? Qui est le plus grand ? Être serviteur de tous, voilà le chemin emprunté par Jésus. Il nous montre la voie.
Dimanche dernier, le Christ nous disait de « perdre » notre vie pour la « sauver ». Aujourd’hui, il établit « premier » celui qui est « dernier » et se fait « serviteur de tous ». Ce dimanche, proclamons donc avec force et conviction ce « nouvel ordre » du Royaume de Dieu.
Saint Jacques n’y va pas doucement quand il interpelle les chrétiens destinataires de sa Lettre. Mais l’actualité de son propos nous rejoint directement nous aussi : dans nos milieux professionnels, dans nos diverses relations, au sein des associations et parfois même en Église, qui oserait se vanter de n’avoir jamais rencontré conflits, convoitises, jalousies, ou, en écho à l’Évangile, désir de paraître le plus grand, le meilleur ? Au cours de nos célébrations, nous ne pouvons pas nous contenter de prier pour la paix, loin d’ici… Saint Jacques nous place face à nos responsabilités : la paix ne se fera que si elle commence ici.
L’Evangile, incarné par le Christ et sa mission de Serviteur, encore rappelée aujourd’hui, instaure définitivement ce nouveau régime où les « premiers » sont les « derniers ». La loi nouvelle, la loi de l’amour, scellée par son sang, énonce que pour être le premier il faut être serviteur de tous. Elle renverse l’ordre établi, bouscule toutes les idées reçues, renouvelle l’humanité en donnant aux plus pauvres les premières places. Mais personne n’est exclu, le Royaume est ouvert à tous ceux qui, en Jésus Christ, se reconnaissent frères. Et nous pouvons, dès maintenant, communier à la joie de cette Table ouverte.
Père José