Dans cet Évangile de Luc, Jésus parle d’humilité et d’hospitalité véritable. Il est invité à un repas chez un chef des pharisiens. Il observe. Il voit comment les invités choisissent les premières places. Et à partir de ce geste très ordinaire, il enseigne quelque chose de profondément évangélique : l’humilité et la gratuité.
« Ne va pas te mettre à la première place », dit-il. Non pas pour jouer à celui qui fait semblant d’être humble, mais pour se tenir à la place que Dieu nous donnera. Car dans le Royaume, les premières places ne se prennent pas, elles se reçoivent. Et souvent, elles ne sont pas celles que l’on croit.
Jésus ne dénonce pas simplement un comportement mondain. Il touche notre désir humain de reconnaissance, de considération, de prestige. Et il nous invite à un renversement radical : « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » Mais il va plus loin.
Il parle aussi à celui qui invite : « N’invite pas tes amis, ni les riches, mais les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles. » Autrement dit : n’attends pas de retour. Aime gratuitement. Donne sans calcul.
Ce que Jésus propose ici, c’est donc l’hospitalité évangélique, celle qui ouvre la table — et le cœur — à ceux qui n’ont rien à offrir en retour, si ce n’est leur présence fragile et leur humanité blessée.
Cet Évangile est un appel pour notre Église, pour nos paroisses, pour chacun de nous : Sommes-nous prêts à laisser la première place à ceux qui n’en ont jamais ? Savons-nous accueillir ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde ? Savons-nous vivre l’humilité et la générosité comme des chemins de joie ?
Après ce temps de repos estival, que cette parole nous inspire : moins de places à prendre, plus de places à donner. Et dans cet abaissement volontaire, nous découvrirons la vraie joie : celle d’un Dieu qui nous élève, non parce que nous sommes grands, mais parce que nous nous sommes faits petits. Bonne et belle marche ensemble à la suite du Christ humble et serviteur !
Père José