« Mon enfant va travailler aujourd’hui à la vigne »

À cet appel de leur père à travailler à la vigne, l’un des fils obtempère avant de se raviser, tandis que l’autre refuse avant de dire « oui ». Et nous, vis-à-vis du Seigneur ? Comment répondons-nous à ses appels à le suivre ? Nos « non » ont-ils été suivis de « oui ». Et nos «oui» sont-ils donnés du fond du cœur ?

Quelle que soit notre réponse, la recommandation du Seigneur en ce dimanche est claire et limpide : « Ne te contente pas de dire, agis ! ». « Les paroles s’envolent », dit-on, « les gestes demeurent », pourrions-nous ajouter… Aujourd’hui, Jésus ne craint pas de faire de la « morale ». Il avait déjà dit : « Il ne suffit pas de me dire : « Seigneur, Seigneur ! » pour entrer dans le Royaume des cieux ». Il ne sert à rien de dire « oui » à Dieu dans la prière si cela n’a aucune conséquence dans notre manière d’agir. Il vaut mieux d’abord rechigner, mais ensuite se reprendre et faire la volonté du Père.

Redisons-le : l’Évangile n’est pas une doctrine à connaître par cœur, ni une idéologie pour intellectuels. L’Évangile, c’est Jésus lui-même. Et Jésus ne nous demande pas d’être capables de tenir

des discours à son sujet. Il nous donne sa présence et son amour et il nous invite à l’accueillir et à répondre à son amour, à nous engager concrètement dans une aventure d’amitié avec lui, pour que cette amitié imprègne d’une couleur évangélique notre manière d’agir.

Ici, Jésus fait entrer en scène « les publicains et les prostituées » qui, dit-il aux chefs des prêtres et aux anciens, les « précèdent dans le royaume de Dieu ». Pourquoi cette parole à première vue scandaleuse, injuste ? Parce que les prêtres et les anciens s’imaginaient être des justes en disant « oui » à la Loi. Mais Jésus leur reproche : « Ils disent mais ne font pas ! » Les publicains et les prostituées, au contraire, venaient vers Jésus. Par leur vie, ils semblaient dire « non » à Dieu. Par leur cœur, ils avaient soif de l’amour que Jésus leur donnait. Avec eux, Jésus peut faire son « travail » de Sauveur. Finalement, ce sont eux qui ont dit « oui » en se laissant aimer. Et si nous décidions de dire vraiment « Oui – Amen » à Jésus ? Si nous décidions également de marcher avec le Seigneur sur son chemin de vie ?

Père José