« La bonté du Seigneur est pour tous… »

L’amour de Dieu pour tous les hommes est sans mesure, vouloir le limiter par nos calculs comptables est vain. Pourquoi ne pas nous réjouir de cette démesure, de cette mansuétude du Père ? Pour célébrer chaque dimanche la sainte Eucharistie avec sincérité, marchons donc sur la voie de cet indicible amour.

À travers cette parabole, saint Matthieu choisit de rappeler aux chrétiens issus du judaïsme qu’ils n’ont pas à juger, encore moins à jalouser les nouveaux bénéficiaires du salut donné en Jésus alors même que ces derniers n’ont pas eu à porter le fardeau de la Loi…

Ce message nous est aussi adressé à nous, aujourd’hui, dans la mesure où l’évangéliste nous rappelle que c’est le maître du domaine – autrement dit Dieu lui-même – qui, par cinq fois, sort pour embaucher des ouvriers pour sa vigne. Jésus nous apprend que c’est Dieu qui, le premier, se met à la recherche de l’homme, inlassablement, sans jamais se décourager. Je pense particulièrement ici aux parents, aux grands-parents qui se désolent parfois en voyant leurs enfants et petits-enfants s’éloigner de la foi. Qu’ils se disent alors que Dieu ne les abandonne pas, il ne les « lâche » pas.

Il agit toujours, très secrètement c’est vrai, dans la profondeur de leur être, pour que ce soit, un jour peut-être à la dernière heure, son amour qui dise le dernier mot de leur vie. C’est un appel à l’espérance qui voit au-delà des apparences.

Cette parabole nous rappelle ensuite, vigoureusement, que la justice de Dieu n’est décidément pas la même que notre justice humaine. Pour nous, être juste, c’est rendre à chacun ce qui lui est dû. Mais Dieu, lui, est « juste » quand son action est « ajustée » à son être. Et comme son être, c’est d’aimer, Dieu est juste quand il aime. C’est un bouleversement complet, j’en conviens. Jésus nous invite, une fois de plus, à une conversion non pas d’abord de notre « morale », mais de notre foi et de notre regard sur Dieu. C’est alors seulement que nous pourrons à notre tour nous « ajuster » sur Lui.

Père José