Avec les Béatitudes, nous avons eu les clés qui permettent de découvrir où se trouve le bonheur (cf. Lc 6, 20-26). Jésus indique maintenant le chemin pour y parvenir, un chemin dur et épineux, mais qui mérite d’être suivi. Ses paroles sont exigeantes.
« Aimez vos ennemis. » Cela ne dépasse-t-il pas les forces humaines ? C’est coûteux, certes, mais nécessaire. Il faut alors trouver une issue à ces conflits dans une autre perspective. La proposition de Jésus est créative et efficace : seul l’amour est capable de désarmer la haine.
« Faites du bien à ceux qui vous haïssent. » Le Pape François observe que Jésus qui n’a pas l’intention d’altérer le cours de la justice humaine, rappelle cependant aux disciples que pour avoir des relations fraternelles, il faut arrêter de juger et de condamner « . (…) Le chrétien doit pardonner ! Mais pourquoi ? Parce qu’il a été pardonné”[. Jésus a donné sa vie sur la Croix pour apporter le salut au monde entier, y compris à ses persécuteurs.
« Bénissez ceux qui vous maudissent”. Les insultes, les calomnies, les diffamations, les ragots nous détruisent. La médisance ne fait pas partie du profil d’un disciple du Christ, bien au contraire : celui qui aime dit du bien même de ceux qui le maudissent, et souhaite le mieux pour eux, que Dieu les bénisse. Il prie même pour ceux qui lui en veulent et l’ennuient.
La voie chrétienne n’est pas facile, elle demande d’affronter des épreuves pénibles dans lesquelles il est inévitable de souffrir, comme Jésus a souffert sur la Croix, mais elle est un chemin de paix, de joie et d’amour, qui mène au bonheur. Seuls ceux qui pardonnent se comportent comme de bons enfants de Dieu Père miséricordieux et ils en seront heureux.
« Cette page de l’Évangile est considérée, à juste titre, comme la grande charte de la non-violence chrétienne – affirme Benoît XVI – qui ne consiste pas à se résigner au mal – selon une fausse interprétation du « tendre l’autre joue » (cf. Lc 6, 29) -, mais à répondre au mal par le bien (cf. Rm 12, 17-21), en brisant ainsi la chaîne de l’injustice.(…). L’amour de son ennemi constitue le noyau de la « révolution chrétienne », une révolution qui n’est pas fondée sur des stratégies de pouvoir économique, politique ou médiatique. C’est la révolution de l’amour, un amour qui, tout compte fait, ne s’appuie pas sur les ressources humaines, mais qui est un don de Dieu qui ne l’accorde qu’à ceux qui font une confiance sans réserve à sa bonté miséricordieuse. Voilà la nouveauté de l’Évangile, qui change le monde sans faire de bruit. ».
Père José