Comme l’indiquait Maurice Zundel, prêtre et théologien catholique suisse, lors d’une de ces homélies prononcées en la fête de la Transfiguration, en 1956 à Lausanne : « ce que l’Évangile d’aujourd’hui nous propose, ce qu’il nous révèle dans la Transfiguration de Jésus, c’est cette puissance prodigieuse et magnifique d’un corps humain qui peut devenir le visage de l’éternelle lumière… »
« Ils ne virent plus que Jésus seul ! ». Ces mots, éclairent à eux seuls le sens de la vie des disciples missionnaires que nous sommes, appelés à être tous les compagnons de Jésus. L’icône de la Transfiguration comprend, en effet, les deux dimensions qui constituent l’existence des disciples du Christ d’hier et d’aujourd’hui: elle relie, en effet, notre « vie contemplative » à la prière de Jésus sur la montagne ; elle manifeste aussi leur « vie active », une fois qu’ils sont descendus de la montagne pour suivre Jésus sur le chemin qui le conduit à Jérusalem.
Un moment emportés hors du temps, dans l’éternité, les disciples ont joui sur la montagne de l’intimité de leur maître transfiguré. Ils étaient enveloppés par la présence de Moïse et d’Élie, les prophètes de l’Alliance nouvelle, et par la splendeur qui rayonne de la Trinité Sainte. Puis, ramenés soudain à la réalité quotidienne, ils ne voient plus que « Jésus seul » dans l’humilité de la nature humaine. Pour réaliser le dessein de Dieu, ils descendent de la montagne et prennent résolument avec lui le chemin qui conduit à la Croix et à la gloire de la Résurrection.
Dans la vie des disciples comme dans celle de chacun d’entre, la Transfiguration de Jésus marque un moment décisif. Cet événement affermit leur foi : ils contemplent le visage transfiguré du Christ pour ne pas être désemparés devant son visage défiguré sur la Croix.
Cette assurance d’une autre Vie plus forte que toute mort, le Christ nous la redonne tous les jours. Au bout du « tunnel », si long soit-il scintille déjà l’étoile du Christ à jamais le Vivant. Sa Résurrection a ouvert en toute mort une brèche qui jamais ne se refermera. Transfigurés, nous le sommes déjà par le désir et l’espérance, dans l’attente du dévoilement de la Bienheureuse Trinité. St. Irénée, de Smyrne et de Lyon, disait : » La gloire de Dieu, c’est la vie de l’homme et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu« .
Père José