Si nous avions à résumer les textes d’aujourd’hui en quelques courtes phrases, nous pourrions dire par exemple : «Ne soyez pas hypocrites. Conformez donc vos conduites à ce que vous dites. Soyez vrais. » Ce rappel à l’ordre s’adresse à nous tous. Dans l’Évangile, Jésus nous montre les pièges de l’autorité. S’adressant à la foule, il dénonce les comportements des scribes et des pharisiens. Mais ce qu’il dit pour eux vaut aussi pour chacun de nous. Qu’il s’agisse des autorités religieuses, politiques ou parentales, ces pièges sont les mêmes.
Plus qu’une leçon de morale élémentaire, Jésus veut ici creuser profondément les fondations solides d’une vraie personnalité. Nous vivons trop souvent à la surface de nous-mêmes, nous contentant de bonnes paroles ou de stériles critiques, parlant et ne faisant pas, masquant notre vide intérieur sous d’inutiles bavardages. Car les trois tentations « pharisiennes » : dire et ne pas faire ; vouloir dominer et se faire remarquer sont avant tout les nôtres. Mais, positivement, Jésus nous invite à adopter d’autres attitudes : – La fraternité vraie : vous êtes tous frères. Au lieu de nous draper dans nos différences et dans nos titres bien ronflants, nous sommes invités à regarder chacun comme notre égal, et à l’aimer vraiment comme un frère. – La simplicité. N’appelez personne votre Père sur la terre : car vous n’en avez qu’un, le Père céleste. Dieu seul est Dieu, lui seul a droit à nos hommages. Est-ce à dire qu’il ne faut jamais appeler quelqu’un « père, ou pasteur » ? Ce serait là une lecture fondamentaliste de l’évangile. Mais revendiquer ces titres comme un honneur sans les vivre comme un service, là est la faute. – Le service. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Le sens du service pour Jésus n’est pas du tout humiliant. C’est être grand que d’être serviteur. C’est devenir comme Dieu, qui par l’incarnation et l’abaissement du Fils, s’est fait notre serviteur. Personne n’est plus heureux que celui qui sait aimer activement ses frères.
Père José