Les lectures de ce dimanche nous invitent à tenir bon, à demeurer fidèles, à persévérer. Ce mot revient comme un refrain : persévérance dans la prière, dans la foi, dans la mission. Dans le livre de l’Exode, Moïse se tient sur la colline pendant que le peuple combat. Tant qu’il garde les mains levées, Israël est victorieux ; lorsqu’il les baisse, la fatigue se fait sentir, et la bataille se retourne. Alors Aaron et Hur soutiennent ses bras. Quelle belle image de la prière communautaire ! Aucun de nous ne peut tout porter seul : nous avons besoin les uns des autres pour soutenir la foi quand elle faiblit, pour prier quand le courage s’épuise. Le psaume reprend cette confiance : « Le secours me viendra du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre. » Dieu ne dort pas, Il ne se lasse pas de veiller sur son peuple. Même lorsque nos bras tombent, Lui demeure fidèle. Saint Paul, dans sa lettre à Timothée, invite à garder ferme l’enseignement reçu et à annoncer la Parole en tout temps, qu’elle soit accueillie ou non. Être chrétien, c’est tenir bon quand l’Évangile semble dérangeant ou ignoré, c’est semer. Et dans l’Évangile, Jésus raconte la parabole de la veuve et du juge : une femme simple, sans pouvoir, mais tenace dans sa demande. Elle obtient justice non par la force, mais par sa persévérance. Jésus conclut : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » C’est une question qui nous rejoint : notre foi résiste-t-elle à la lassitude, aux lenteurs, aux silences de Dieu ? Persévérer dans la prière, ce n’est pas convaincre Dieu par l’insistance, mais demeurer en relation avec Lui malgré tout, dans la confiance que sa fidélité est plus forte que nos doutes. Que cette Parole nous apprenne à prier sans nous décourager, à nous soutenir mutuellement dans la foi, et à garder les mains levées vers le ciel, même quand la nuit semble longue. Alors, comme Moïse, comme la veuve, comme Paul, nous verrons se lever le jour de Dieu, jour de justice et de paix.
Père José