Fête de Saint Pierre et Saint Paul

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, l’Église célèbre deux colonnes de notre foi : saint Pierre et saint Paul. Deux hommes très différents, unis pourtant par un même amour du Christ, une même mission d’annonce de l’Évangile, et un même martyre pour la gloire de Dieu. Ce n’est pas simplement leur souvenir dont nous faisons mémoire aujourd’hui, mais la grâce vivante que leur exemple et leur témoignage offrent à l’Église d’aujourd’hui.

Dans l’Évangile de ce jour, nous entendons cette question que Jésus pose à ses disciples :

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Pierre répond avec foi :

« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. »

Cette confession de foi de Pierre ne vient pas de lui seul : Jésus le souligne immédiatement. « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. » C’est une foi reçue, inspirée, qui fait de Pierre non seulement un disciple, mais une pierre — la pierre sur laquelle Jésus va bâtir son Église.

  1. Pierre, le roc malgré sa fragilité

Pierre n’est pas parfait. Il doute, il renie, il a peur. Et pourtant, Jésus l’appelle “roc”. Cela peut sembler paradoxal : Dieu choisit un homme fragile pour être le fondement d’une communauté appelée à durer jusqu’à la fin des temps. Mais c’est là tout le mystère de la grâce : Dieu ne choisit pas les plus forts, mais ceux qui acceptent d’être fortifiés par Lui.

Pierre devient solide parce qu’il reste attaché au Christ, même après ses chutes. Il revient, il pleure, il recommence. C’est ainsi que nous sommes invités à vivre : non pas comme des chrétiens parfaits, mais comme des croyants fidèles, qui se laissent relever par la miséricorde de Dieu.

  1. Paul, l’apôtre au cœur brûlant

Paul, lui, est tout autre. C’est l’intellectuel passionné, le missionnaire infatigable, l’écrivain de l’amour du Christ. Lui aussi est un témoin radicalement transformé : de persécuteur, il devient l’un des plus grands apôtres. Il montre que nul n’est trop loin pour Dieu, que la grâce peut retourner un cœur le plus dur pour en faire un feu d’amour.

Paul n’ a pas connu Jésus de son vivant, mais il a expérimenté la puissance du Ressuscité. Il a compris que ce n’est plus lui qui vit, mais le Christ qui vit en lui. C’est ce Christ qu’il annonce dans les synagogues, sur les places publiques, dans les maisons, dans ses lettres, et jusque dans les chaînes de sa captivité.

  1. Deux témoins, une même mission

Pierre et Paul nous rappellent aujourd’hui que l’Église ne repose pas sur des héros parfaits, mais sur des hommes visités, transformés, envoyés par Dieu. Ce sont des instruments de son œuvre, des témoins de sa miséricorde.

Aujourd’hui, frères et sœurs, cette question de Jésus nous est aussi adressée personnellement :

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Non pas une question théorique. Mais une invitation à la foi vivante : celle qui change le cœur, qui fonde notre vie, qui oriente nos choix, nos priorités, nos engagements.

En ce jour de fête, demandons la grâce :

d’une foi enracinée comme celle de Pierre ;

  • d’un zèle missionnaire comme celui de Paul ;
  • et d’une fidélité à l’Église, construite sur la pierre du témoignage apostolique.

Amen.

Père José