« Entre dans la joie de ton Seigneur » Mt 25, 21

On comprend souvent cette parabole des talents comme une invitation à faire fructifier nos dons et qualités, humaines et spirituelles. Bien sûr, Jésus ne manquera pas, au jour de notre mort, de voir si nous avons, durant notre vie terrestre, porté du fruit. Et il nous récompensera en conséquence. Mais ce n’est pas d’abord ce que Jésus veut nous dire. Le maître qui part en voyage ne demande pas à ses serviteurs de faire fructifier leurs talents, leurs dons. « Il appela ses serviteurs et leur confia ses biens ». Il s’agit des biens du maître. Quels sont ces biens ? Le bien suprême, c’est le Royaume, la plénitude de l’amour que Dieu veut donner aux hommes. Le maître, Jésus avec son Père, confie donc à ses disciples, aux pasteurs de l’Église sans doute, mais aussi à tous les baptisés, la responsabilité d’être au service de la croissance de l’amour, en eux et entre eux. Il leur remet son Royaume pour qu’ils le fassent grandir…

Cette confiance, n’est-ce pas de la « folie » de la part de Dieu quand on songe à la faiblesse et à la fragilité des hommes ? C’est là une démarche inouïe de la part de Jésus. Mais si, Lui, nous fait une telle confiance, nous pouvons donc rester totalement sereins. Notre premier « devoir » c’est de nous laisser envahir par cette confiance. Alors seulement nous porterons du fruit.

Saint Mathieu ajoute que le maître répartit sa fortune « à chacun selon ses capacités ». Cela signifie que nous ne sommes pas seuls à travailler à la construction du Royaume. C’est ensemble, chacun selon ses capacités et ses charismes, en complémentarité les uns avec les autres, que nous recevons la mission de bâtir le Royaume… Tous, nous avons à prendre notre part, si petite, si humble soit-elle. Personne ne devrait être qu’un « consommateur ». Il nous faut prendre une part active à la vie de la Communauté

Ne soyons donc pas endormis, soyons vigilants, faisons fructifier ce qui nous a été donné. N’ayons pas peur : dans la Sainte Eucharistie, le Christ nous donne la force de travailler à l’annonce du Royaume.

Père José