En ce jour de la Fête du Saint-Sacrement, l’Évangile de Luc nous offre l’un des récits les plus parlants de l’Évangile : la multiplication des pains. La foule est nombreuse, la nuit approche, les ressources semblent insuffisantes. Et pourtant, de cette pauvreté surgit l’abondance, par le geste de Jésus qui prend, bénit, rompt et donne – des gestes qui annoncent déjà l’Eucharistie.
Ce récit n’est pas qu’un souvenir d’un miracle ancien. Il est une clef pour comprendre le cœur de notre foi : Dieu se donne. Il ne garde rien pour Lui. Dans l’Eucharistie, ce geste se prolonge jusqu’à aujourd’hui. Le Christ prend notre humanité, la bénit, la livre, et la redistribue pour nourrir le monde. Et, comme ce jour-là dans la plaine, il en reste douze paniers : le don de Dieu ne s’épuise jamais.
Mais ce récit comporte aussi un appel : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Ce que Jésus demande à ses disciples, Il le demande aussi à nous. En recevant son Corps livré et son Sang versé, nous devenons participants de sa mission. L’Eucharistie n’est pas une fin en soi : elle nous envoie. Elle nous forme à devenir pain rompu pour les autres, signes vivants de sa présence.
En ce jour de fête, puissions-nous redécouvrir la grandeur de l’Eucharistie, non comme une habitude, mais comme un événement vivant, qui nous transforme et nous pousse à aimer. Que cette célébration ravive en nous la foi dans le Christ réellement présent, et renouvelle notre engagement à vivre de ce que nous recevons. Seigneur Jésus, pain de vie, rends nos cœurs affamés de ta présence. Apprends-nous à donner, à partager, à aimer comme Toi.
Père José