Répéter un propos trois fois, c’est lui donner la plus grande importance. Nous le faisons dans l’acclamation « Saint, Saint, Saint, le Seigneur » et ailleurs encore. Jésus procède de même à diverses occasions, mais surtout pour enseigner et accorder le pardon. Il l’avait fait pour Pierre qui l’avait renié, il nous l’enseigne à présent par les trois paraboles de la miséricorde.
La dernière de ces paraboles avait été lue le quatrième dimanche de Carême. Le message est répété trois fois : « Il y a joie au ciel, chez les anges », ce qui est une manière très respectueuse de dire : « Dieu se réjouit ». La troisième fois, le message à propos du fils perdu est explicité : « Il était mort », c’était le résultat du péché, qui est éloignement par rapport à Dieu. ; « Il est revenu à la vie », par l’accueil du Père.
En ce dimanche, Dieu révèle le cœur de son amour, le sommet de l’amour, le plus beau mot de l’amour : la miséricorde… Jésus trace donc le portrait d’un Dieu infiniment aimant, qui n’est capable que d’aimer, un Dieu dont le cœur déborde de tendresse, un Père miséricordieux. Un terme qui dit la perfection de l’amour, qui est pardon, appel à la vie, et se réjouit du bonheur donné.
Il faut savoir pardonner, nous dit-on souvent… Mais rétorquons-nous, c’est plus facile à dire qu’à faire… Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous rassure en nous montrant d’abord que le pardon est une capacité proprement divine. On comprend donc que cela soit humainement difficile, quelquefois impossible. Ce qui nous est demandé, c’est de croire que Dieu pardonne toujours, de nous en remettre à lui lorsque nous n’y parvenons pas tout seuls, et de lui demander de façonner notre cœur à l’image du sien puisque nous sommes ses enfants.
Face aux difficiles questions du mal et du pardon, se pose aussi le problème de l’injustice, réelle ou ressentie comme dans le cas du fils aîné de la parabole. Parce qu’il se sent lésé, il a du mal à accepter la joie de la fête et s’inflige ainsi une double tristesse… Nous le savons : seul le bien conduit au bonheur, seul le pardon sème la joie autour de lui. Il en est ainsi dans les familles ou bien dans certains groupes autour de nous. « Crée en moi un cœur pur », dit le psalmiste. Un cœur débarrassé du désir de vengeance ou de la haine, un cœur rénové chaque jour par la Parole du Seigneur : elle y sème la paix et la joie, à nous de les faire germer.
Père José