Ce temps de carême qui s’ouvre devant nous, nous invite à opter résolument pour la vie et la joie. C’est en suivant le Christ au désert que nous pourrons revenir à ce qui est l’essentiel dans notre foi et redécouvrir la joie de la prière, du jeûne et du partage. L’Evangile de ce premier dimanche de Carême nous relate la retraite de Jésus dans le désert juste après son baptême de purification par Jean le baptiste. Il y connaît trois tentations semblables à celles connues par le peuple élu pendant son long séjour dans le désert du Sinaï : celle de la faim (Dt.8,3 ; cf.Ex.16), celle de la mise à l’épreuve de Dieu (Dt.6,16 ;Ex.17, 1-7), celle de l’idolâtrie (Dt.6,13 ; cf. Dt. 6,10-15 ;Ex.23, 23-33)). A chacune de ces tentations, Jésus répond par une citation de la parole divine qu’il nous faut écouter et méditer pour notre édification.
Jésus dit tout d’abord : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Deut.8,3). Cette affirmation est pour nous révélatrice et libératrice car elle nous renvoie à l’essence même du carême et d’une vie qui plaît à Dieu : elle nous invite à la foi confiante et à la sobriété du véritable disciple qui doit rechercher avant tout la face de Dieu pour avoir la Vie.
Jésus continue : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu » (Deut.6,16). Cette fois, Jésus nous indique, par-delà la confiance que nous devons avoir en Dieu, que nous ne devons pas traiter le Seigneur avec désinvolture. Sa puissance n’est pas à notre service. Ses pensées sont bien au-dessus de nos propres pensées. Ce n’est pas nous qui pouvons décider de ce qui est bon pour notre salut et celui de toute la création. Dieu seul sait ce dont nous avons besoin.
Jésus achève ce duel inédit en disant : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » (Deut.6,13). Cette dernière citation de l’Ecriture sainte nous redit l’essentiel de la juste attitude du croyant : l’adoration exclusive de Dieu. Elle-seule nous introduit dans l’intimité des trois personnes divines qui sont unies entre elles par un brûlant amour de charité.
À chaque Eucharistie, le Seigneur ne demande qu’à nous nourrir du “Pain vivant descendu du ciel”. Il nourrit la foi ; il fait grandir l’espérance et nous donne la force d’aimer. Puissions-nous, tout au long de ce Carême à avoir toujours faim du Christ, seul Pain vivant, et de toute parole qui sort de sa bouche.
Père José