Méditation du père José (10)

Méditations du père José

«Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple » Évangile selon st Luc (14, 25-33) Dimanche 4 septembre

Pour suivre le Christ, nous sommes invités à prendre une route exigeante, la voie du renoncement. Devenir disciple requiert de dire non à nous-mêmes et de préférer le Seigneur à tout, y compris à nos proches. Ardue, cette route mène au bonheur. Notre amour pour nos proches et pour nous-mêmes n’en sera que plus lumineux.

Pour être « le disciple de Jésus », il faut donc le préférer aux membres proches de sa famille, porter sa croix à sa suite, et renoncer à tous ses biens. N’est-ce pas trop demander ? Jésus ne serait-il  qu’un « gourou » qui exige tout de ses adeptes pour mieux les gruger ? Ses paroles n’auraient aucune légitimité hors de la foi de Pâques. Les chrétiens croient que Jésus est le Seigneur, qui, par sa croix, entraîne ses disciples dans la vie même de Dieu. On comprend que cette entrée dans le Royaume divin soit la richesse qui dépasse toutes les richesses de ce monde. Bienheureux les pauvres… » annonce Jésus dans l’évangile de saint  Luc. Puisqu’avec Pâques, on entre dans les temps neufs de Dieu, inutile de s’assurer avec des biens et des richesses. Jésus est la richesse des disciples. L’évangéliste aimerait communiquer cette conviction à ses lecteurs.

 

«Vivons une réelle charité, et le reste nous sera donné par surcroît. » Évangile selon st Luc (14, 1/7-14) Dimanche 28 août

Les deux tiers du chapitre 14 regroupent des actions et des enseignements de Jésus dans le cadre d’un repas. Il s’agit successivement d’une guérison, puis des propos sur les premières places et sur le choix des invités et enfin de la parabole du festin et des invités qui se dérobent. Cette parabole donne sens à tous les propos, car elle révèle à nos yeux le comportement de Dieu lui-même. Autrement dit, les conseils que donne Jésus ne sont pas de simples règles de politesse pour réussir en société, ce sont les pratiques de Dieu lui-même, à notre égard : il nous guérit pour nous donner accès à sa table, il nous invite largement, puisque jamais nous ne pourrons rendre l’invitation, il nous élève, mais seulement si nous restons humbles et vrais devant lui. La conclusion est celle de tous les enseignements de Jésus : prenez modèle sur Dieu lui-même, agissez envers les autres comme lui-même agit envers vous.

Aux yeux de Dieu et pour le service de nos frères, la sagesse  consiste à rester humble et à penser en premier lieu aux plus pauvres, aux exclus. Vivons une réelle charité, et le reste nous sera donné par surcroît.  SI nous nous abaissons comme le Christ, avec lui nous serons élevés. Quant à la parole « Qui s’abaisse sera élevé », elle a trouvé sa réalisation plénière dans la Passion et la Résurrection de Jésus.

 

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur » Évangile selon st Luc (13, 22-30) Dimanche 21 août

Dans l’évangile de ce 21e dimanche du temps ordinaire, Jésus insiste moins sur l’étroitesse de la porte que sur l’urgence de s’y engager. La porte est étroite, certes, mais ce n’est pas grave : on peut toujours passer avec un minimum d’effort ; faites vite, cependant, car la porte sera fermée un jour. Là nous rejoignons de nombreuses paraboles et de nombreuses affirmations de Jésus sur la venue imprévisible de la fin, fin de la présence de Jésus sur terre, fin du monde, ou mort de chaque homme. Et Jésus d’expliquer sa pensée par la parabole du maître de maison.

Une chose est claire : la porte se refermera ; l’histoire du monde sera close un jour, et chaque humain, pour son compte, tournera un jour la dernière page de sa vie. Cela, le Seigneur ne l’oublie pas, et il ne veut pas que nous l’oubliions. Il est doux, miséricordieux, mais son amour est fort et nous ramène sans cesse devant le sérieux de la vie. Jésus sauveur sait trop bien que nous ne serons jamais vraiment heureux tant que nous n’irons pas jusqu’au bout de notre loyauté et de notre réponse. Quand le moment viendra où nos lenteurs n’auront plus cours, nous aurons beau frapper, crier : « Seigneur, ouvre-nous ! », nous aurons beau dire : « Enfin, Seigneur … j’étais de tes amis ! » Jésus nous répondra : « Mes vrais amis sont déjà entrés. »

Si durant notre vie nous cherchons loyalement le Seigneur, cette porte ne se fermera pas devant nous, mais sur notre bonheur, pour l’abriter éternellement.

 

« Le Puissant fit pour moi des merveilles » Évangile selon st Luc (1, 39-56) Lundi 15 août

Marie est désormais au ciel, partageant la Gloire de Dieu. Pourtant elle n’est pas absente de notre vie. Dieu nous l’a donnée pour qu’elle soit notre Mère et marche à nos côtés. Alors n’ayons jamais peur de nous tourner vers elle. Elle est le chemin le plus solide pour retrouver Dieu lorsque nous nous égarons.

Marie apprends-nous à chanter et à vivre ton cantique d’Action de grâce pour que notre vie soit toujours un don que nous recevons de Dieu :

Mon âme exalte le Seigneur,
Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
Désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le
craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les
superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
Il se souvient de son amour,
De la promesse faite à nos pères,
En faveur d’Abraham et de sa race à jamais.

AMEN

 

«Je suis venu apporter un feu sur la terre…» Évangile selon st Luc (12, 49-53) Dimanche 13 août

Comme les paroles de Jésus sont déroutantes et assez effrayantes: «Je suis venu apporter un feu sur la terre… Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, plutôt la division.» Qu’est-ce donc que ce feu dont parle Jésus ?

Dans la tradition biblique, le feu est à la fois ce qui détruit et ce qui purifie. Ce n’est pas le feu de la guerre, ni celui de l’incendie, ni encore le feu des bûchers, mais bien plutôt le feu de l’Esprit Saint. Un feu qui brûle nos péchés et allume en nous l’étincelle de l’Amour. Un feu qui nous embrase et que nous sommes appelés à diffuser. St Jean de la Croix écrivait en ce sens: comme le feu transforme toute chose en lui-même, de même l’amour de Dieu pour qui se laisse embraser. Voilà le désir ardent de Jésus, que ce feu brûle en nous!

Le baptême qu’il désire nous donner, c’est un baptême de feu, un feu purifiant des péchés, un feu d’amour qui nous transforme et nous embrase de charité, pour la gloire de Dieu et notre salut.

Merci Seigneur pour ton amour qui est de toujours et pour toujours.

Lire l’article: Un baptême hors du commun

«Comment faire pour être accueilli par Dieu et être introduit auprès de lui ?» Évangile selon st Luc (12, 32-48) Dimanche 7 août

Jésus nous indique la voie à suivre, par des exemples pris dans les tâches domestiques et familiales et dans les services.

Les recommandations que Jésus fait en ce 19e dimanche du temps ordinaire s’adressent, en premier lieu, à ses disciples. Ils forment le « petit troupeau » à qui le Royaume est donné. Cela implique de leur part deux attitudes essentielles. Tout d’abord ils ont à faire le choix des biens qui ont valeur “dans les cieux”, c’est-à-dire, pour Dieu. Ils ne peuvent rester attachés à des possessions terrestres. Car le cœur est le lieu de la décision et iI nous entraîne vers ce qui compte pour nous. Nous avons à choisir nos raisons de vivre. Autre caractéristique du disciple du Christ : la vigilance. Le chrétien se veut serviteur. Il veille toujours, prêt pour le service, en attente de son Maître jour et nuit. S’il le trouve en de telles dispositions, le Maître le servira à son tour. Mais ce n’est pas dans cet espoir que le serviteur est fidèle à son service. Il sert et veille sans calcul, quand le Maître est absent comme lorsqu’il est là. Par deux fois Jésus déclare heureux de tels serviteurs. N’oublions jamais que Dieu  seul est le propriétaire du Royaume, les chrétiens sont tous à son service.

 

«  Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. »
Évangile selon st Luc (12,13-21) Dimanche 31 juillet

Le livre de Qohèleth, première lecture de ce 18e dimanche du temps ordinaire, exagérait il en indiquant, en deux fois, que tout est vanité ?  En ce qui me concerne, je pense que tout, dans notre vie,  n’est certainement  pas que vanité. Mais, reconnaissons humblement que nous vivons, bien souvent, pour nous-mêmes en oubliant de définir, dans notre vie,  les véritables priorités. C’est pourquoi, l’Evangile de saint Luc nous invite à regarder les réalités d’en haut, de regarder vers la véritable Lumière, autrement dit, vers notre  Seigneur Jésus-Christ qui éclaire nos vies de sa  résurrection. En effet, vivre avec le Seigneur, c’est reconnaître qu’il est source de vie, qu’il est Père, et que nous sommes frères et sœurs.

La Parole de Dieu nous invite donc à ne pas faire ce constat trop tard dans notre vie. Dès maintenant, il est possible de ne pas céder à l’illusion  et de regarder de qui fait  notre existence. Comment ne pas entendre le côté incroyablement libérateur de ce constat ? Tout ce qui nous limite et nous conditionne n’a peut-être pas lieu d’être.  Pourquoi ne pas relever la tête, prendre un  peu de recul ou de hauteur et examiner quoi faire de toutes les vanités qui nous mènent par le bout du nez ?

Ce dimanche, le message du Christ est clair et limpide, être riches en vue de Dieu. Ne craignons pas de relever le défi !

 

Frappons donc à sa porte !  Évangile selon st Luc (11,1-13) Dimanche 24 juillet

Ce dimanche, nous sommes invités à nous tourner, avec confiance et fidélité, vers le Dieu de tendresse et de pitié qui, en son Fils Jésus, nous a fait connaître avec quelle audace nous pouvons nous adresser à lui, comme à un Père. Frappons donc à sa porte en désirant, du plus profond de notre cœur, ce qu’il nous propose comme le véritable Bien qui surpasse tout autre : son Règne et son Esprit.

 

A l’école de l’action et de la contemplation ! Évangile selon st Luc (10,38-42)  Dimanche 17 juillet

L’évangile de ce dimanche nous est connu. Bien connu. Peut-être trop. Mais que comprenons-nous vraiment de cette visite de Jésus à Béthanie ?

Accaparés par les multiples occupations du service, comme Marthe, nous ne savons pas toujours où donner de la tête. Avec le travail, les tâches domestiques, la famille avec ses joies et ses proches en souffrance, notre vie peut ressembler à un tourbillon. Pour demeurer sereins, imitons Marie. Dans la prière, aux pieds du Seigneur, buvons la moindre de ses paroles.  Des paroles de foi et d’espérance.

Cette page d’évangile nous invite au discernement  entre l’action et la contemplation pour bien travailler à la venue du règne de Dieu en nous et autour de nous.

 

Qui  est mon prochain ? Évangile selon Saint Luc (10, 25-37) Dimanche 10 juillet

Pour répondre à cette question, Jésus raconte une parabole inoubliable. Celle du Bon Samaritain. Cet étranger déborde de compassion et de charité. Ses préoccupations ne l’arrêtent pas sur le chemin de la générosité. Devant le blessé en détresse, aucune excuse ne tient. Ni celles du prêtre, ni celles du lévite.

En effet, le Samaritain avait manifestement retenu l’essentiel de la Loi en s’approchant de l’homme mal  en point.  Il avait trouvé le chemin de son être profond. Ce qui suppose une authentique humilité, une ouverture à la Parole ou à ces motions de l’Esprit susceptibles de nous inspirer l’attitude juste pour traverser les émotions  – négatives ou positives – qui nous habitent. Et nous ? Quel est le degré de notre générosité ?

N’oublions jamais qu’aimer son prochain, ce n’est pas qu’une affaire de gentillesse, c’est hâter la venue du règne de Dieu. 

 

Annoncer au monde la Paix de Dieu ! Évangile selon Saint Luc (10, 1-12.17-20) Dimanche 3 juillet

« Le Règne de Dieu est tout proche », ces mots résument le message que Jésus avait proclamé au début de son ministère (Mc 1,15) et qu’il veut faire entendre partout. Voilà pourquoi il envoie les disciples pour multiplier les annonces.

Il organise ainsi la mission, qui se poursuivra après sa résurrection, comme nous l’entendions le dimanche de la Pentecôte. En demandant aux disciples de ne rien emporter, il les libère de tout ce qui pourrait les distraire de leur mission et détourner leurs auditeurs de l’unique valeur à annoncer et à communiquer, la Paix de Dieu, fruit de son Règne.

D’ailleurs, pourquoi s’encombrer d’instruments ? Le principal acteur, c’est Dieu lui-même, par son Esprit, et c’est sa présence qu’il s’agit de faire découvrir. C’est comme pour le blé et la vigne, les semailles ont été faites, les forces de la vie sont à l’œuvre, la moisson et les vendanges viendront.