Loi sur la fin de vie – La boite de Pandore est ouverte

Loi sur la fin de vie – La boie de Pandore est ouverte

La récente modification de la Loi sur l’aide à mourir en France soulève d’importantes préoccupations parmi les organisations soignantes. En seulement cinq jours, les députés de la commission spéciale ont considérablement élargi l’accès à l’euthanasie et au suicide assisté, dépassant les pratiques des pays les plus permissifs, tels que la Belgique et le Canada. La loi initiale proposait principalement le suicide assisté, avec l’euthanasie comme une exception pour les personnes physiquement incapables de se suicider. Cependant, un amendement a désormais permis aux malades de choisir librement entre l’euthanasie et le suicide assisté, transformant ainsi l’euthanasie en un choix plutôt qu’en une exception.

De plus, la loi redéfinit le droit à l’aide à mourir en l’intégrant au droit d’avoir une fin de vie digne, selon l’article L. 1110-5 du Code de la santé publique. Elle élargit également les critères d’éligibilité à ceux atteints d’une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale, même si leur pronostic vital n’est pas directement menacé. Cette extension ouvre la porte à de nombreuses situations médicales, comme l’insuffisance rénale ou des cancers, pour l’accès à l’aide à mourir.

La question du discernement complet des patients a également été révisée. La loi permet désormais aux patients de formuler une demande d’aide à mourir dans leurs directives anticipées, applicable même s’ils perdent la conscience de manière irréversible. Cette disposition soulève des inquiétudes quant à la vérification de la volonté libre et éclairée au moment de la rédaction de ces documents.

D’autres amendements visent à simplifier les procédures, notamment en permettant aux médecins de réduire ou de supprimer le délai de réflexion de deux jours, et en prolongeant la validité de la demande à douze mois sans nécessité de réévaluation. De plus, la création d’un délit d’entrave à l’aide à mourir pourrait dissuader les critiques et affecter la prise en charge des soins palliatifs et la prévention du suicide.

Les organisations soignantes s’inquiètent également de plusieurs omissions importantes, comme l’absence de formation et d’accompagnement pour ceux qui pratiquent l’acte létal, et la possibilité de réaliser cet acte n’importe où, sans encadrement adéquat. La loi contraint également les établissements de santé à permettre l’acte dans leurs locaux, sans possibilité d’objection de conscience pour les pharmaciens.

Ce projet de loi représente un changement majeur, remettant en question le principe fondamental de ne pas provoquer la mort, même à la demande du patient. Les soignants appellent à une réévaluation des dispositions pour éviter des conséquences néfastes sur les malades, les personnes handicapées et âgées, soulignant l’importance de la solidarité et des soins de vie face à la tentation de solutions définitives.              Source Coalitio