Le Triduum Pascal
Le Triduum pascal regroupe les célébrations qui vont du Jeudi Saint au dimanche de Pâques. C’est, comme nous le rappelait si justement saint Jean-Paul II, le « cœur de l’année liturgique ».
Le Jeudi Saint, la Cène du Seigneur.
Le Triduum commence par la messe du Jeudi Saint. Les lectures que nous propose la liturgie de ce jour saint vont mettre en lien trois éléments : la Pâque juive (Ex 12, 1-8.11-14), le lavement des pieds (Jn 13, 1-15) et l’Eucharistie (1 Co 11, 23-26).
Comme pour le peuple juif, aujourd’hui s’impose à nous une nécessité de faire mémoire, de répondre concrètement à la double prescription du Christ : la demande de Jésus après l’institution de l’Eucharistie « Faites cela en mémoire de moi » (1 Co 11, 24) et le commandement de la charité, du service des autres à l’issu du lavement des pieds ont pour seul objet le mémorial de la Pâque du Seigneur
Si l’Eucharistie prend une place centrale dans la vie liturgique de nos communautés, il est heureux que cette demande du service trouve aussi sa place dans la liturgie. C’est celui qui préside la célébration qui est invité à laver les pieds de quelques fidèles : ceci montre bien que ce commandement de charité est essentiel. Ce geste d’amour replacé dans sa dimension originelle, dans son lien avec l’acte d’amour de Dieu, nous fait prendre conscience que nous sommes tous appelés à ce service de l’autre, à ce service du Christ. A la fin de la célébration, après que les fidèles aient communié, le prêtre ira déposer la réserve eucharistique au reposoir. Il n’y aura pas de renvoi de l’assemblée ; chacun sera invité à veiller dans le silence.
Le Vendredi Saint, la Passion.
Le Vendredi Saint, il n’y à pas de messe. La célébration de la Passion de notre Seigneur nous amène à deux actes importants : la vénération de la croix et la communion. La vénération de la croix s’est inscrite très tôt dans la liturgie chrétienne. Aujourd’hui encore, la liturgie nous permet, après le récit de la Passion et la prière universelle, de vénérer la croix. Cette croix qui a porté le salut du monde, cette croix qui annonce déjà la Résurrection. Après ce geste, la communion est proposée aux fidèles regroupés, malgré qu’il n’y ait pas eu de consécration. Elle permet de vivre la communion en l’absence de consécration.
La Vigile pascale.
Le samedi Saint il n’y a pas de messe, seule la liturgie des heures va rythmer la journée et rompre le silence. C’est le soir, à la tombée de la nuit, que va commencer la célébration de la Résurrection. La Vigile pascale débute par la bénédiction du feu nouveau. On va ensuite allumer le cierge pascal appelé à représenter le Christ tout radieux des splendeurs de la résurrection.
Après avoir entendu la Parole de Dieu confesser leur foi, les candidats jugés aptes au baptême seront immergés par trois reprises dans l’eau sanctifiée et ainsi baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Régénérés par l’eau vive, ils seront ensuite fortifiés par l’onction du Saint Chrême et participeront à l’Eucharistie.
Le Triduum, qui n’est en fait qu’une seule et même célébration, se termine par la bénédiction solennelle et l’envoi pascal chanté par le diacre. Dès le lendemain matin, dimanche de Pâques, nous célébrons la Résurrection de notre Seigneur dont nous ferons mémoire chaque dimanche jusqu’à ce qu’il vienne.
« Notre Sauveur, à la dernière Cène, la nuit où il était livré, institua le sacrifice eucharistique de son Corps et de son Sang pour perpétuer le sacrifice de la croix au long des siècles, jusqu’à ce qu’il vienne, et en outre pour confier à l’Eglise, son épouse bien-aimée, le mémorial de sa mort et de sa résurrection : sacrement de l’amour, signe de l’unité, lien de la charité, banquet pascal dans lequel le Christ est mangé, l’âme est comblée de grâce, et le gage de la gloire future nous est donné » (Sacrosanctum Concilium § 47).
Père José+