La Toussaint n’est pas le jour des défunts !
Pour beaucoup, la Toussaint, célébrée le 1er novembre, est la fête des morts. Erreur ! Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. C’est le 2 novembre que les catholiques prient pour les défunts.
En ce long week-end, il est bon de se rappeler l’origine des jours chômés. Si beaucoup de catholiques profitent que le 1er novembre soit férié pour se rendre au cimetière, le jour des morts est officiellement célébré le 2 novembre. Petit rappel…
La Toussaint : Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. Chaque 1er novembre, l’Église honore « ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ ». Comme le précise l’Église catholique, si un certain nombre d’entre eux ont été officiellement reconnus, à l’issue d’une canonisation, en ce jour de la Toussaint, « les chrétiens célèbrent tous les saints, connus ou inconnus ». Les protestants ne pratiquent pas de culte des saints mais certaines églises luthériennes célèbrent néanmoins cette fête.
La Toussaint n’a pas toujours été fêtée le 1er novembre. À partir de l’an 610, la Toussaint était célébrée le 13 mai. Ce jour-là, le pape Boniface IV a fait transporter au Panthéon de Rome, ancien temple païen, les reliques des martyrs, et a transformé le Panthéon en l’église Sainte-Marie aux Martyrs. Au VIIIe siècle, le pape Grégoire III a déplacé la date de la Toussaint au 1er novembre, jour où il a dédicacé une chapelle de Saint-Pierre de Rome en l’honneur de tous les saints. Et ce n’est qu’en 1914 que la Toussaint entre dans la liste des huit fêtes chrétiennes, avec obligation d’entendre la messe.
Le jour des morts : Célébré le 2 novembre, le jour des morts suit directement la Toussaint, mais a été créé plus tard, en 998. Le monastère bénédictin de Cluny avait alors instauré la commémoration de tous les défunts, et non pas seulement des martyrs. C’est au XIIIe siècle que l’Eglise a inscrit ce jour dans son calendrier universel. C’est l’occasion pour les catholiques d’aller fleurir les tombes de leurs proches. Contrairement à la Toussaint, le jour des morts n’est pas un jour férié.
La conviction que les vivants ont à prier pour les morts s’est établie dès les premiers temps du christianisme. Par ce jour consacré aux défunts, l’Église signifie aussi que la mort est une réalité qu’il est nécessaire et possible d’assumer puisqu’elle est un passage à la suite du Christ ressuscité.
Dans la lumière de la Toussaint, cette journée est pour les chrétiens l’occasion d’affirmer et de vivre l’espérance en la vie éternelle donnée par la résurrection du Christ. L’Evangile de la messe du jour de prière pour les défunts rappelle ces propos du Christ : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé. Or, la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour. Car la volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je les ressusciterai au dernier jour. » (Jean 6, 37-40) Le plus des « cadeaux » qu’on puisse faire à nos chers défunts, c’est de prier pour eux et de faire célébrer des messes à leur intention.
La Rédaction