La place du silence dans la messe

La place du silence dans la messe

Du 28 juillet au 1er août se tient à Paris le congrès de la Societas liturgica, un organisme international d’étude de la liturgie. L’occasion de se pencher sur la place du silence, cet espace intérieur à la fois personnel et collectif, revalorisé par le concile Vatican II.

Avec le Concile, le silence fait partie intégrante de « l’action liturgique ». Il est « un droit et un devoir », qui articule le niveau personnel et la dimension communautaire. « Le silence offre un espace de recueillement, de méditation et de prière qui sont eux-mêmes des actes liturgiques ; il ouvre à Dieu et à sa Parole ET il introduit une dimension intérieure, contemplative 

Le silence réclame, en effet, une disposition intérieure « active » et collective, afin que les fidèles ne soient pas « réduits » à être « des spectateurs muets et étrangers », comme insistait déjà Pie XI en 1928 (3). Le silence est devenu d’autant plus nécessaire que la majeure partie des prières sont prononcées à voix haute.

Il existe trois catégories de silence durant la messe : Le premier est un « silence de recueillement ». Il débute dès l’entrée dans l’église et opère à la manière d’un sas de décompression. Au cours de la célébration, il précède la récitation du « Je confesse à Dieu » ; il marque une pause, au moment de la prière d’ouverture, après l’invitation « Prions » (ou « Prions le Seigneur »). Le silence de recueillement offre au fidèle un temps pour présenter sa vie au Christ, lui demander sa grâce et son pardon.

Le deuxième type est un « silence de méditation ». Intervenant avant et après chaque lecture de la parole de Dieu et après l’homélie, il vise à « intérioriser » et à « intégrer » le message qui vient d’être proclamé.

La troisième forme est « le silence de louange et de prière ». Il est vécu aux moments où la prière se fait « intercession » des uns pour les autres et « supplication » : lors de la prière universelle, ouverte sur la communauté et le monde ou lorsque le prêtre mentionne le nom des personnes recommandées à la prière de l’assemblée (défunts ou autres).

Ce silence vécu après la communion peut ensuite s’épanouir en prière d’ « adoration ». Dans un monde saturé de bruits, soumis à un rythme effréné, le silence liturgique offre un refuge pour développer son intériorité, dans une prière personnelle qui s’harmonise avec la prière collective. Nourri par l’Esprit Saint, le silence éduque à une écoute profonde des paroles et des gestes accomplis dans le chœur…

Source : La Croix