Expliquez-moi l’expression : « le mystère révélé »
Dans les débats récurrents sur la réforme liturgique, les partisans d’un retour au Missel latin invoquent une prétendue nécessité, pour la liturgie chrétienne, d’entretenir une ambiance de « mystère ». Mais une telle compréhension confond obscurité, secret et mystère. C’était, en effet, un trait des religions antiques, que de maintenir leurs adeptes dans une certaine ignorance par rapport aux divinités, tandis que les desservants des idoles, les devins et les magiciens restaient les dépositaires jaloux des secrets religieux. Une telle forme de sacré n’est pas chrétienne, comme l’explique à plusieurs reprises l’apôtre Paul : depuis la venue de Jésus, le mystère de Dieu a été pleinement manifesté. Dans le christianisme, la sainteté supplante le sacré ; elle vient de Dieu et Dieu la communique par son Esprit Saint dans toutes les actions liturgiques. La sainteté est illumination et chasse les ténèbres, comme le proclame la préface de l’Épiphanie : « Aujourd’hui, tu as dévoilé dans le Christ le mystère de notre salut pour que tous les peuples en soient illuminés. »
Père José +