« En mémoire de moi »

« En mémoire de moi »

Ce que Jésus a demandé à ses Apôtres de refaire « en mémoire de lui » n’est pas de l’ordre d’une simple cérémonie du souvenir. Si tel avait été le cas, l’Eucharistie resterait tournée vers le passé, elle rappellerait un événement historique lointain, sans conséquences sur notre vie. Mais, au soir du Jeudi Saint, la proclamation du récit de la Pâque juive, pleinement accomplie par le Christ, nous donne la clé de compréhension de l’Eucharistie que nous célébrons : de même que le Peuple d’Israël fête « d’âge en âge » le mémorial de sa libération (Ex 12, 1-14), l’Église célèbre le mémorial de notre salut par le Christ. Le Christ est l’Agneau pascal, l’Agneau vainqueur qui accomplit, une fois pour toutes, les sacrifices de l’ancienne loi et scelle par son sang l’Alliance nouvelle.

Ce mémorial embrasse toute l’extension du temps et de l’espace des hommes ; il se déploie ainsi dans le passé, faisant mémoire de l’événement Jésus Christ (Incarnation, Passion) venu pour nous sauver, dans le présent, professant que la résurrection du Christ nous sauve aujourd’hui et que l’événement Pâques-Pentecôte ne cesse de faire Vivre l’Église, et dans l’à-venir de Dieu, puisque nous attendons le retour du Christ dans sa gloire, le jour où il rassemblera autour de lui l’humanité réconciliée. L’anamnèse chante ces trois aspects indissociables du mystère de notre foi, mystère du Christ ressuscité qui se rend présent à son Église et l’envoie annoncer son amour à tous les hommes.

 Père José+