Des obsèques à l’image du père Bernard Imbert

Des obsèques à l’image du père Bernard Imbert

Vendredi dernier ont eu lieu, en l’église Saint-Louis de Fontainebleau, les obsèques du Père Bernard Imbert. Présidée par Mgr Jean-Yves Nahmias, notre évêque, entouré de son auxiliaire, Mgr Guillaume de Lisle et de plus de quarante prêtres, la cérémonie était à l’image de celui qui fut pendant 51 ans un pasteur fidèle et zélé, belle, priante et pleine d’espérance. Plus de 500 personnes sont venues rendre un hommage mérité à celui qu’ils ont un jour croisé et qui fut, pour certains, leur pasteur. Vous trouverez, ci-dessous, l’homélie du Père José, notre curé.

L’homélie du Père José à l’occasion des obsèques du Père Bernard

Chers Frères et Sœurs,

Nous venons, aujourd’hui, remettre entre les mains de Dieu Bernard, notre frère, notre ami, celui qui fut, pendant 51 ans, un bon serviteur et un pasteur au grand cœur. Nous le faisons avec gravité, avec affection, et avec foi. Gravité, parce qu’un confrère prêtre s’en est allé subitement, et qu’il a laissé une empreinte dans bien des cœurs. Affection, parce qu’il a été un bon compagnon de route pour beaucoup d’entre nous. Foi, parce que notre espérance repose dans le Christ ressuscité.

Dans l’Évangile des disciples d’Emmaüs, que nous venons d’entendre, deux hommes marchent le cœur lourd, accablés par la mort de Jésus. Leur espérance semble brisée. Ils parlent, ils doutent, ils ne comprennent pas. Pourtant, sur ce chemin, un inconnu les rejoint. Il les écoute. Il leur parle. Il éclaire leur cœur par les Écritures. Puis il partage le pain. Et alors, leurs yeux s’ouvrent : ils reconnaissent le Seigneur vivant

Ce récit a quelque chose de familier car, Bernard a été, pour tant de personnes un pasteur avisé, un aumônier dynamique et passionné auprès des collégiens et des lycéens des établissements de l’enseignement catholique, sans oublier les groupes Scouts. Il a été aussi responsable du service des vocations du diocèse. Je n’oublie pas qu’il fut également un conseiller spirituel, notamment au sein des équipes Notre-Dame, un homme aux valeurs évangéliques qui savait, à l’image de l’inconnu de l’évangile, écouter, parler et partager.

Les jeunes prêtres de notre pôle lui avaient donné un nom affectueux que Bernard apprécié à sa juste mesure et avec lequel il signait avec bonheur ses SMS : « le baobab ». Cette complicité était le témoignage vivant que Bernard était pour eux le grand frère, celui qui a de l’expérience, celui qui sait donner les conseils avisés, celui auprès duquel ils aiment se confier. Cette familiarité exprimait la confiance et le respect… En un mot, la FRATERNITE. Bernard ne manquait jamais le repas communautaire du samedi matin. C’était, pour lui, un rendez-vous incontournable, un moment où il appréciait l’ambiance, l’échange, sans oublier l’humour… Il n’était pas le dernier, croyez-le-bien, à faire des plaisanteries et à taquiner ses confrères, notamment les plus jeunes.

Il a parcouru pendant 51 ans, les routes de la Seine-et-Marne, plus particulièrement celles du sud… Comme le Christ avec les disciples, il savait rejoindre les cœurs là où ils en étaient, avec humanité et beaucoup de patience. A l’exemple de saint Paul quand il écrivait aux chrétiens de Corinthe, Bernard s’est efforcé, durant toute sa vie, de transmettre la Bonne Nouvelle en proclamant haut et fort que « le Christ est mort pour nos péchés, qu’il a été enseveli, qu’il est ressuscité le troisième jour, et qu’il est apparu ».

Il a été prêtre selon le cœur de Dieu. Il a nourri ses frères par la Parole et par l’Eucharistie. Il a consolé, conseillé, baptisé, marié, parfois aussi enterré. Comme prêtre, il a eu, en effet, cette mission particulière de rendre le Christ présent au milieu de son peuple. Non pas par ses seules qualités humaines, mais par la grâce de son ordination sacerdotale. Par sa voix, c’est Dieu qui parlait. Par ses mains, c’est le pain de vie qui était rompu.

Son ministère a toujours été celui d’un pasteur acharné, de ceux qui ne comptent ni les jours ni les heures, parce qu’ils sont donnés entièrement. Il a été un homme de relation vraie. Il ne cherchait pas à briller, mais à accompagner. À faire grandir. À transmettre la foi, non par des discours éloquents, mais par la présence constante, le témoignage fidèle d’une vie donnée.

Aujourd’hui, nous pouvons rendre grâce pour la vie et le ministère de Bernard. Nous pouvons remettre à Dieu tout ce qu’il a semé – en particulier chez les jeunes – avec la confiance que rien de ce qui est fait par amour ne se perd -. Aujourd’hui, c’est le Christ qui l’accueille, comme il a accueilli les disciples dans cette auberge d’Emmaüs. Le Seigneur, qui l’a appelé un jour à son service, l’appelle maintenant à entrer dans sa joie. Non plus pour annoncer la Résurrection, mais pour en vivre pleinement, dans la lumière de Dieu.

Chers frères et sœurs, l’évangile des disciples d’Emmaüs nous rappelle que la mort n’est pas la fin. C’est un passage. La vie de Bernard a été un chemin vers Dieu, parfois semé de joies, parfois d’épreuves, notamment ces derniers temps où il s’est battu jusqu’à son dernier souffle pour vivre et guérir. Il a mené ce combat avec courage, entouré de sa famille, de ses confrères, de ses voisins, de ses amis avec la conviction que tout au long de ce parcours de santé, le Christ l’a toujours accompagné. Aujourd’hui, c’est auprès de ce même Christ qu’il repose.

Nous qui, pour l’heure, poursuivons notre pèlerinage sur terre, continuons le chemin avec foi et confiance. Et souvenons-nous que, comme les disciples d’Emmaüs, le Seigneur marche avec nous, même quand nous ne le reconnaissons pas. Qu’il est là dans sa Parole. Qu’il est là dans l’Eucharistie. Qu’il est là dans chacun de nos gestes d’amour et de foi.

Je termine en paraphrasant volontiers sainte Thérèse de l’Enfant Jésus que Bernard aimait tant : « je ne meurs pas je rentre dans la Vie ». Je le crois également. Nous le croyons. Merci, Bernard, pour ta vie donnée. Repose dans la paix du Christ.

Les remerciements de la famille du Père Bernard

Monique et Michel, sa sœur et son beau-frère, et le Père Henri Imbert, son frère, veulent remercier tous les paroissiens du pôle missionnaire de Fontainebleau, ainsi que les paroissiens des pôles formant le diocèse de Meaux, d’être venus dire un dernier À Dieu à Bernard. C’est là que nous avons vu ce que Bernard a réalisé pendant 51 ans de sacerdoce et qui nous ont tous marqué d’une façon ou d’une autre. Nous le confions à vos prières.