Comment prier la Vierge Marie ?

Comment prier la Vierge Marie ?

Mai est traditionnellement « le mois de Marie ». La mère du Christ est un modèle de foi. Elle peut inspirer et guider la prière des croyants. « Femme, voici ton Fils » (Jn 19, 26). Par ces paroles, le Christ en croix confie chaque homme à Marie. Elle devient la mère des chrétiens, un modèle qui invite les croyants à accueillir Dieu.

D’un bout à l’autre des Évangiles, Marie est là, aux côtés de son fils, discrète figure toute proche de lui. Contemplons donc le visage de cette mère en prière. Dès avant la naissance de Jésus, nous la voyons disponible pour accueillir les paroles de l’ange. Pendant l’enfance de son fils, elle « retient avec soin tous ces évènements, et les médite en son cœur » (Lc 2, 19). Il n’est pas étonnant que l’Église donne aux croyants une telle figure de foi pour modèle. Mais comment suivre un modèle si discret ? Car Marie ne parle guère dans les Évangiles. Une phrase ou deux, à l’Annonciation, aux Noces de Cana. On aimerait en savoir plus. Mais voici qu’à la Visitation, Marie sort de sa réserve. Et c’est une prière justement qui monte à ses lèvres : le grand chant de louange du Magnificat. Un hymne d’amour au Dieu d’amour, une prière où elle s’unit totalement à la volonté du Père. Marie invite à prier à sa suite. C’est ce que dit l’Évangile, c’est ce qu’elle ne cesse de répéter au cours des apparitions. Ceux à qui Marie est apparue ont témoigné de cette invitation. « Priez, priez beaucoup. Priez toujours », demande la « Belle Dame » aux petits voyants de Beauraing, en Belgique. A Bernadette, à Lourdes : « Priez Dieu pour les pécheurs » et « Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle ». De toutes les apparitions mariales monte cet appel urgent à la prière.

Marie ne demande jamais qu’on la prie elle-même, elle invite ceux qui prient à se tourner vers Dieu. Prier Marie, c’est, en fait, prier Dieu avec elle. Comme lors des Noces de Cana, elle invite à tourner les regards vers Jésus et conseille : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5). Les peintres d’icônes rappellent cette juste place de Marie, quand ils la nomment « hodogithria », celle qui montre le chemin. Telle est bien la mission de Marie : accueillir et révéler le Christ. Mais en aucun cas, elle ne prend sa place dans la prière.

La tradition chrétienne enseigne cette prière à travers la récitation du chapelet. Au travers de la répétition d’une cinquantaine de prières à Marie, le chapelet invite à contempler avec Marie l’amour de Dieu, et à lui confier ses joies et ses peines. Lors d’un chapelet, on récite ainsi cinq dizaines de Je vous salue Marie et chaque dizaine est associée à un passage de la vie du Christ. Ces passages (Naissance, Transfiguration, Passion, Résurrection) sont appelés « mystères ». L’Église les regroupe en quatre séries : il y a cinq mystères lumineux, ajoutés par Jean-Paul II au rosaire traditionnel : cinq joyeux, cinq douloureux et cinq glorieux, qui retracent toute la vie de Jésus. Réciter le chapelet, c’est donc méditer avec Marie la vie de son fils.

Prier avec Marie, particulièrement en ce mois de mai qui lui est consacré, c’est se mettre à son école pour accueillir, comme elle, l’amour infini de Dieu.

 

Père José +