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Aujourd’hui, si nous ne nous bouchons pas les oreilles et ne fermons pas les yeux, l’Évangile nous ébranlera par sa clarté: «Gardez-vous bien de toute âpreté au gain; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses»

 Un homme interrompt le discours de Jésus pour une question d’un héritage conflictuel. Encore une histoire d’héritage qui tourne mal ! Je dis encore, car ces histoires d’héritage ne datent pas d’hier, rappelez-vous le plat de lentilles avec Jacob et Esaü, on ne peut pas dire que cela se soit bien passé !Et les histoires d’héritage, ça ne concerne pas que les grandes familles, non, ça peut commencer avec l’armoire normande de la Grand-mère Aglaé ou le couteau suisse de l’oncle Ernest.

 Les lectures de ce jour convergent donc vers ce sujet délicat de notre rapport aux biens matériels. Sujet délicat car il nous faut éviter tant l’angélisme qui ne respecte pas les nécessités humaines que le matérialisme qui ne respecte pas notre dimension spirituelle. Sujet délicat qui s’éclaire si l’on songe au but de notre vie humaine. On peut dire qu’il y a deux manières d’envisager notre existence : soit en considérant que tout se termine avec la vie terrestre, soit en considérant cette vie comme une étape vers la vie éternelle. Il y a là une alternative qui détermine notre manière de vivre sur terre. C’est pourquoi les textes de ce jour nous invitent à entrer dans cette cohérence entre ce que l’on croit et ce que l’on vit. Selon nos convictions philosophiques et spirituelles, nous sommes amenés à poser des choix différents, spécialement dans le rapport aux biens matériels. Car si tout finit avec la mort, alors on peut comprendre l’attitude de ceux qui veulent amasser des richesses, ou profiter au maximum des plaisirs sans autre souci que la satisfaction personnelle. Mais si la vie présente n’est que le commencement de la vie éternelle, si elle est une préparation à la rencontre ultime avec le Seigneur, alors c’est cet objectif qui doit orienter notre manière de vivre.

Pour entrer dans cette dynamique du détachement par rapport aux biens matériels, il nous faut donc non seulement comprendre que notre finalité se trouve en Dieu et que nous y communions par l’amour, mais il faut aussi comprendre que l’amour partagé et reçu est aussi le lieu où nous réalisons notre véritable réussite humaine et c’est la meilleure sécurité face aux incertitudes de l’avenir. Pour cela, nous quitterons nos peurs et nos désirs de puissance pour trouver en Dieu et dans l’amour partagé notre sécurité et notre bonheur. Seul ce qui est partagé est vraiment vivant, affirme l’Évangile.

Père José