« Laisse-le encore une année ! »

La parabole du figuier stérile est une invitation à la patience. Patience envers nous-mêmes, lorsque nos efforts de conversion ne semblent pas porter de fruits. Patience envers les autres, quand nous nous laissons irriter par leurs points faibles. Patience envers le Seigneur, lorsque nous le pensons loin de nous : « laisse-le encore une année ! »

Quel est le nom de Dieu ? Comment définir Dieu ? Comment parler de lui ? On serait tenté de penser qu’il est impossible de répondre à de telles questions… Mais Dieu se révèle, Dieu se fait connaître de l’homme, et il lui livre même tout de lui en lui livrant son Nom : « Je suis Celui qui suis ». Dieu, éternellement présent pour l’homme, et aimant éternellement l’homme. Et, nous le savons, avec l’incarnation du Verbe, son nom sera pour toujours « Emmanuel », « Dieu avec nous ». Dieu est définitivement solidaire de l’humanité puisque c’est par la mort-résurrection de son Fils qu’il va la sauver.

Si le nom révélé à Moïse nous dit que Dieu est présence, l’Écriture complète ce portrait de Dieu en parlant de sa tendresse infinie.
À l’opposé de maintes divinités suscitant effroi et distance, le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu de tendresse, « lent à la colère et plein d’amour ». En sommes-nous profondément convaincus pour en témoigner sans relâche ? Comment se fait-il que nous ne sachions pas faire connaître à d’autres ce Seigneur de tendresse, en qui nous croyons ? Sommes-nous bien délivrés des images d’un Dieu qui se fâche et qui punit ?
L’Évangile ajoute au portrait de Dieu, tracé par l’Écriture en ce troisième dimanche de Carême, comme une touche finale. Bien sûr, eu égard à l’amour dont Dieu nous aime et à la tendresse qu’il nous donne à chaque instant, nous nous sentons indignes et nous avons toujours à nous convertir, à progresser. Mais le Seigneur est patient et nous laisse toujours une chance supplémentaire… Comme le vigneron de l’évangile envers le figuier stérile, Dieu espère toujours en l’homme, Dieu ne désespère jamais de l’homme… À nous, alors, de ne pas désespérer de lui, et de nous ouvrir à sa grâce.

Père José