« Heureux » ! Jésus nous adresse, ce dimanche, un message de bonheur. S’il attire notre attention sur des situations de malheur, c’est pour nous révéler combien le Père nous veut heureux, et cela dès aujourd’hui. « Heureux », « en avant », traduit la Bible de Chouraqui. En avant, car ce n’est bien souvent qu’au terme d’une route longue et laborieuse qu’advient le bonheur.

Un bon test de notre foi, de notre vie spirituelle, de la vitalité de notre existence chrétienne ou de notre appartenance à l’Église peut être notre capacité à répondre facilement ou non à la question : ta religion, c’est quoi ? Si nous devions, en effet, résumer et présenter très simplement ce qui nous fait chrétiens, que dirions-nous à des jeunes en recherche, à beaucoup de désabusés, ou même aux déçus de l’Église ? L’Écriture, en ce dimanche, nous redit cet essentiel : Christ, notre bonheur ! Voilà qui résume tout : le christianisme est une religion de bonheur, bonheur qui nous est à jamais obtenu et offert par la résurrection du Christ.

Depuis toujours, depuis qu’il l’a créé libre, Dieu respecte l’homme. Il ne lui a pas imposé son Alliance. Et il ne lui impose même pas le bonheur. Toujours, il lui propose la vie et le bonheur et le laisse libre de choisir. Mais la Parole de Dieu est là pour guider l’homme, pour éclairer son choix, entre ce qui serait malédiction et ce qui peut être bénédiction, entre « le chemin des justes » et le « chemin des méchants ». De même, le Christ stigmatise les propositions illusoires de bonheur, qui ne peuvent mener finalement qu’à la perte de ceux qui y ont cru…

Faut-il, pour être chrétien « heureux », être pauvre, avoir faim, pleurer, être haï et repoussé de tous ? C’est bien sûr à des attitudes du cœur que le Christ nous invite, et il nous appelle à tout miser sur lui : être pauvre de lui, savoir que c’est de lui que nous attendons le vrai bonheur ; avoir faim de sa Parole et de son Pain ; pleurer de compassion avec nos frères souffrants ; et ne pas rougir de notre foi… En somme, être chrétien, c’est se laisser aimer. Et c’est l’amour qui est source de bonheur.

Père José