« Avant moi, il était ! »

Après la joie de cette nuit, voici le temps de l’émerveillement, de la contemplation : tous les extraits de la Parole de Dieu, en ce jour de Noël, demandent à être accueillis dans cette attitude d’admiration devant le Mystère. « Comme il est beau… ». Comme il est beau, frais, léger, celui qui apporte une bonne nouvelle. Comme il est beau, l’enfant qui vient de naître. Comme il est beau, ce Dieu qui nous aime au point de se faire homme. Comme il est beau, ce Verbe qui vient de Dieu, que l’on croyait lointain, et qui est là. Comme il est beau, « plein de grâce et de vérité » (Évangile). Comme il est beau, ce Fils : venez, adorons-le.

Le message, la révélation de Noël, n’est rien de moins que ce que l’Église nommera plus tard le mystère de la Trinité : mystère d’un Dieu Père, Fils, Esprit. Ce Dieu que « personne n’a jamais vu » (Évangile) se fait connaître aux hommes, et se fait connaître en parlant par le Fils, Verbe qui se fait chair. Notre Sauveur est Fils, et nous fera « enfant de Dieu » avec lui ; par lui, en sa Pâque et à sa suite, les hommes seront « nés de Dieu » et destinés à partager sa gloire. À Noël, le Fils de Dieu se fait homme pour que les hommes deviennent fils de Dieu. Merveilles que fait pour nous le Seigneur. « Et le Verbe s’est fait chair » : ces quelques mots du Prologue de l’Évangile de saint Jean, littéralement, coupent le souffle. Quelque chose de trop grand est dit, de trop fort, de trop incroyable. Il faut un temps d’arrêt, et contempler, sans mot dire, cette césure du discours, cette rupture décisive dans l’histoire. Le Peuple de la Bible était familier de la Parole de Dieu et se faisait guider par elle, portée par la Promesse. Mais Dieu va aller plus loin encore dans son amour, il parle par son Fils. Sa Parole prend le visage de l’Enfant de la crèche, Emmanuel, Dieu pour toujours avec les hommes.

Père José