Qui aurait pu, en effet, imaginer qu’un spectacle qui se voulait être familial et censé magnifier la France et le sport, intègre des scènes obscènes et déjantées ? La soirée avait pourtant bien commencé. Le rideau d’eau et de fumée aux couleurs de la France sur le pont d’Austerlitz a ouvert le bal des bateaux transportant les 205 délégations d’athlètes de manière grandiose.
Puis, – ce fut bref mais beau – un tableau dédié à Notre-Dame de Paris a offert une belle performance. Sur fond de musique électronique composée à partir des sons des outils et des mouvements des artisans de Notre-Dame, des danseurs ont évolué au pied de la cathédrale mais aussi sur les échafaudages, rendant hommage à tous les compagnons et artisans d’art qui œuvrent depuis cinq ans à la renaissance de Notre-Dame, dont la réouverture est prévue le 8 décembre prochain.
Quelques minutes plus tard, on change de registre. Le metteur en scène avait certes prévenu qu’il y en aurait pour tous les goûts. Le problème, c’est quand le résultat est de très mauvais goût à une heure de grande audience où les enfants sont très nombreux devant les écrans.
Mais c’est la parodie de la Cène, dernier repas du Christ avec ses apôtres, qui s’avère sans doute le plus choquant. Une mise en scène grotesque avec des drag-queens à la place des apôtres et une DJ « couronnée d’étoiles » à la place de Jésus.
Une parodie blasphématoire, il n’y a pas d’autres mots, qui n’a pas manqué de faire réagir dès le lendemain la Conférence des évêques de France qui a déploré « des scènes de dérision et de moquerie du christianisme » et provoqué la solidarité de membres d’autres confessions religieuses, troublés par le non-respect de la religion et du sacré. Si d’aucuns prétendent qu’il s’agissait là d’une représentation d’un banquet des dieux, France Télévision a néanmoins supprimé de son fil Twitter la publication de la vidéo. Certaines chaînes ont eu le bon goût de ne pas montrer cette séquence en direct, à l’instar de la chaîne américaine NBC, diffuseur des JO aux États-Unis, comme le rapporte L’Equipe.
L’évêque délégué de l’église catholique en France pour les Jeux olympiques et paralympiques a dit avoir été «profondément blessé par la Cène» représentée lors du spectacle : «Je me suis senti profondément blessé quand j’ai vu la Cène et je suis blessé de la blessure de tous les chrétiens, y compris les sportifs, qui se sont sentis rejetés», a-t-il déclaré. S’il reconnaît le «droit au blasphème», Monseigneur Gobilliard estime qu’il devrait être réservé au «théâtre ou à un spectacle habituel», et non à un évènement tel que cette cérémonie d’ouverture des JO, «puisque la charte olympique demande explicitement que ne soit pas exprimée d’opinion politique, idéologique ou religieuse. Cette soirée devait inclure et pacifier, mais on a exclu quand même !
Enfin, la fin de la cérémonie a laissé place à un peu plus de dignité. Charles Coste, 100 ans, plus vieux champion olympique français, a transmis la flamme olympique au judoka Teddy Riner et à la sprinteuse Marie-José Perec, qui ont embrasé le chaudron emblématique de la compétition.
La performance finale de Céline Dion, très attendue en raison de ses problèmes de santé, a cependant réussi à faire l’unanimité. La chanteuse québécoise a magistralement interprété L’hymne à l’amour d’Edith Piaf. C’est ainsi que la cérémonie s’est clôturée avec ces mots : « Dieu réunit ceux qui s’aiment ». Un petit peu d’espérance au milieu de cette décadence. Père José+