Témoignage des séminaristes Francisco, Albert et Timothée

Témoignage de Francisco :

“À la question du Seigneur : « qui enverrais-je ? » Isaïe répond « me voici » (Is 6,8). Une telle question retentit encore aujourd’hui à chaque battement de mon cœur ; et si seulement je lui ouvrais la porte ? (Ap 3,20). Alors commencerait une nouvelle aventure pleine de péripéties, de découvertes et de joie ! Telle est la vie de chacun lorsqu’il trouve sa vocation. Dieu nous aime tels que nous sommes, que nous choisissions le mariage ou le sacerdoce, la vie religieuse ou la vie consacrée. Être séminariste c’est choisir le chemin que Dieu me propose. C’est répondre oui à l’appel de Dieu en toute liberté !”

 

Témoignage d’Albert :

Si on m’avait dit dans mon enfance : “Un jour tu seras diacre en vue d’être prêtre”, d’une part je n’aurais rien compris à cette phrase et d’autre part j’aurais pris cela pour une blague. Et pourtant, Dieu est venu me chercher pour me conduire sur ce chemin :

Né à Paris, j’ai grandi dans une famille non pratiquante. Les week-ends, nous nous rendions dans notre maison de campagne à côté de Meaux, mais certainement pas pour aller à la messe les dimanches. Avec mon frère et ma sœur, baptisés à la naissance, nous étions pourtant inscrits au catéchisme. Pendant l’année, l’expression de notre foi ne durait pas plus d’une journée. Elle se résumait à la messe de Noël et parfois celle des Rameaux, pour lesquelles je garde d’excellents souvenirs.

À huit ans, juste après ma première communion, je me suis posé la question “Qui est Jésus ?” Puis arrivé au collège, un dimanche, j’ai “forcé” ma mère à aller à la messe et curieusement c’est elle qui m’a retourné l’invitation des mois plus tard. Nous ne savions pas dire ce qui nous attirait, si ce n’est qu’après la messe nous sentions que “quelque chose” (ou plutôt quelqu’un) soutenait notre quotidien… Entre-temps, nous avons découvert la basilique Notre-Dame-des-Victoires. Là, notre pratique a pris un tournant. Nous sommes passés de quelques dimanches par mois à tous les dimanches, en prenant progressivement conscience que le Christ nous invitait à venir à sa table.

Arrivé en première S, une sœur vint me voir pour me demander : “Albert, nous te voyons de plus en plus présent à la basilique, acceptes-tu d’être servant d’autel ?” J’ai répondu “oui, mais je vais en parler à mes parents”. Je ne me sentais pas digne et j’y allais à reculons en dépit de la joie réelle à l’idée de servir ! Dès lors, ma vie spirituelle a pris un nouvel élan. La joie d’accueillir le Christ et le voir illuminer mon existence et celle des autres m’a conduit, en terminale, à m’entendre dire avec surprise : “Pourquoi ne pas donner ta vie à Dieu ?”

Mes belles années passées en classes préparatoires ont renforcé le désir de donner ma vie à Dieu. Après mon passage aux Mines, je suis arrivé à Télécom où en cours d’anglais le professeur demande : “Si vous pouviez changer le monde, que feriez-vous ? Quel monde imaginez-vous ?” Un ami, polytechnicien, répond : “[j’aimerais] un monde sans religion, sans Dieu”. Entendre cela m’a profondément marqué. Même si je ne me souviens plus de la suite de notre échange, celle-ci a renforcé mon désir d’apporter, avec toutes mes pauvretés, la joie du Christ ressuscité au monde. Après une retraite décisive, j’ai décidé d’entrer en année de fondation spirituelle (propédeutique) pour approfondir ce désir d’aimer et de faire aimer Dieu, à travers un choix de vie. La relecture de mon histoire m’a permis de discerner l’appel au sacerdoce pour le diocèse de Meaux (là où presque tout a commencé).

Mes six années passées au séminaire de Paris et en paroisse, dont Fontainebleau, ont consolidé cet appel. Du haut de mes vingt-huit ans, en voyant toutes les grâces que Dieu m’accorde, je ne peux que lui faire confiance lorsqu’il dit : “Maintenant laisse faire c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice” (Mt 3,15). Aujourd’hui, mon évêque m’appelle à l’ordination diaconale le 25 juin prochain à la cathédrale de Meaux. C’est une étape importante, où je consacre ma vie au service de l’Église et du Christ pour ce monde qu’Il aime tant. Et, bien sûr, j’ai hâte de vous y retrouver !

Témoignage de Timothée :

« Confiance, lève-toi, il t’appelle ! » (Mc 10,49)

Avec confiance et dans la prière, j’ai répondu oui au chemin proposé par le Seigneur. Oui pour, comme l’aveugle Bartimée, marcher à la suite du Christ. Je compare souvent ma vocation à une fleur qui a grandi depuis mon plus jeune âge et un jour, cette fleur s’est ouverte et s’est épanouie : j’avais alors un grand désir de devenir prêtre et de suivre Jésus. Aujourd’hui, je ne regrette rien et je suis heureux de vivre cette aventure avec le Christ. Depuis mon baptême, je vis un chemin incroyable main dans la main avec Jésus et ce n’est pas près de s’arrêter ; je suis en paix avec mon choix et mon désir de servir Dieu et l’Église ne cesse de croître. Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté.